Au terme d'une journée bourrée d'évènements, coupée par une nuit glaciale, les deux monstres de la Course Race ont tenu leurs promesses. Peugeot et Audi ont marqué les esprits par une compétitivité impitoyable. Le Mans, 11 juin 2011. Il est 9h du matin quand la délégation algérienne, conduite par le staff de Peugeot-Algérie, foule le sol de cette légendaire ville, réputée pour sa Course Race depuis les années 1930. En plus des représentants des médias, les partenaires de Peugeot-Algérie, dont Total-Algérie et Universalis, sont là pour marquer l'évènement. La couleur est déjà annoncée. Les fans des 56 participants aux terribles duels du célèbre circuit arrivent des quatre coins du monde. À elle seule, la marque au Lion compte plus de 1 500 invités. Dans les coulisses, on nous apprend une participation record du grand public : 500 000 visiteurs. Rien que ça ! Stress et suspense caractérisent les mines des uns et des autres, des Français et des Allemands notamment, venus en force défendre le titre, d'une part, et maintenir le cap dans cette prestigieuse compétition mécanique, d'autre part, où des bolides embarquant 500 chevaux et plus sont prêts à captiver les amoureux de cette 79e édition des 24 heures du Mans. “La bagarre”, un jargon consacré par les compétiteurs, ne sera que rude. Vingt-quatre heures durant, avec zéro repos, entre les multiples relais et le virage Porsche, les médias, près de 2 000 journalistes et photographes, plongent dans le débat. Autant les hostilités s'approchent, autant les pilotes se concentrent pour la “grande finale”. Pour le commun des mortels, les équipages ne sont là que pour faire vrombir les technologies émergentes de l'automobile. Hélas, les préparatifs ont quand même duré trois jours pour prétendre participer avec un sans-faute à la bataille du Mans. Fatigant. Très fatigant ! Pour preuve, alors qu'il n'était que midi, et que tout semble être compact et parfait, certains participants montrent, déjà, des signes de combativité alors que d'autres semblent laminés par ce qui les attend. Peugeot 908, l'autre synonyme de la grande cadence. Les cadres de Peugeot-Algérie, comme d'ailleurs ceux de la maison mère, scrutent le moindre détail. Face au tenant du titre, en l'occurrence Audi, Peugeot fait monter la pression. Il est 15h, le coup d'envoi sera donné. Pas moins de 10 hélicoptères survolent le Mans. La course ne fait que commencer. Mais le ton est déjà donné par ces puissantes et robustes Peugeot 908 qui maintiennent la cadence et la pression jusqu'au bout. Le départ des Peugeot 908 sera excellent, pour talonner la marque aux quatre anneaux. Mais le sentiment de compétitivité l'emportera en ce début de soirée puisqu'une seule Audi restera dans le circuit après la défection des autres voitures qui ont quitté la piste pour ne plus revenir. Peugeot domine. La nuit sera longue. Les Peugeot 908 n°7, 8 et 9 harcèlent sans merci leur concurrent. Mieux, cette même cadence évincera 26 voitures avant l'aube ! Guerre ouverte entre Peugeot et Audi sur un circuit de 13,6 km Contrairement à la 78e édition, c'est Audi qui a vu ses bolides quitter précipitamment la course pour laisser un seul équipage mener la barque jusqu'à 15h du 12 juin. Terrible ! Défaillance ou perte de contrôle, Pescarolo Team finira par succomber devant l'agressivité des 908 qui ont superbement imposé un rythme infernal, et ce, à près d'une heure de la fin. Fatigue, irritation et nervosité finiront par donner raison aux concurrents, à deux seulement : Audi R-18 et Peugeot 908 qui, en 2009, a décroché le titre sans rival. Et comme dirait l'adage, “la nuit porte conseil”, seulement une trentaine d'équipages survivront aux températures glaciales du Sarthe. Fondamentalement, la 908 est le véhicule Premium, surtout que la marque au Lion est le premier constructeur dans le monde automobile à développer le FAP (filtre à particules) sur toute sa gamme. Mieux, la 908 a réalisé moins de relais en matière de ravitaillement en carburant par rapport à sa rivale immédiate. Mais les précieuses secondes et les quelques mètres de recul feront la différence. Sportivement parlant, la course finira par donner raison beaucoup plus à la concentration qu'à autre chose. Cela semble banal, mais le public a aussi son mot à dire. Au grand bivouac du Mans, des milliers de fans, de familles et d'érudits de l'automobile sont branchés. À cinq heures de l'arrivée, Xavier Peugeot, le DG de la communication de la firme française affirmera que “la 908 a eu des avantages durant toute la nuit”. Notre interlocuteur rappellera que Peugeot a déjà gagné en Belgique et en Chine, mais “le Mans reste une course-phare. C'est très important pour nous, d'autant que nous avons gagné en 2009. Nous sommes, toutefois, conscients de notre adversaire d'aujourd'hui et chacun a des atouts à faire valoir”. M. Peugeot développera ensuite les ambitions de la firme française en affirmant que “l'essentiel réside dans le développement de la marque, surtout en Algérie. Il y a une dimension affective et une tradition historique que nous devons maintenir.” Abordant le volet industriel et de la construction automobile en Algérie, il atteste que “Peugeot ne ferme pas les portes aux possibilités. On ne compte pas baisser la garde.” M. Peugeot révélera que d'autres modèles seront très prochainement connus. Très sportif, Xavier Peugeot conclura que “la bagarre des 24h du Mans restera dans l'histoire avec des duels extraordinaires.” Il est 14h. À une heure de l'arrivée, on oublie vite 24 heures de course pour s'intéresser, à un chrono près, aux centièmes de secondes. Les cinq dernières minutes seront fatales. Pour preuve, Audi R-18 prend une avance de 775 mètres, soit 13 secondes. La tendance se précisera à la dernière minute quand les Peugeot 908 acceptent sportivement la longueur d'avance prise par Audi qui termine en tête. Presque au forceps ? Là, les habitués diront mieux, mais les Peugeot 908 raflent la mise au Top-5 des 24h du Mans et la course se termine sur un goût d'inachevé. La fête sera totale. Y compris dans les rangs de Peugeot qui dédie cette édition à ses milliers de supporters venus soutenir une marque qui vient de fêter ses 200 ans.