Le nouveau premier secrétaire du FFS, Mustapha Bouhadef, aurait démissionné de son poste mardi 3 août, deux jours avant la tenue de la session extraordinaire du parti, prévue jeudi 5 août, à Alger, a-t-on appris hier d'une source bien informée. Suite à cette décision « irréversible » de Bouhadef, poursuit la même source, le président du parti, Hocine Aït Ahmed, a vite procédé à la nomination de Ali Lassekri, actuel vice-président de l'APW de Boumerdès, comme intérimaire. Le conseil national extraordinaire, qui devait se tenir le 5 août, a été reporté sine die. Le report de cette session extraordinaire n'est intervenu qu'après deux heures de débats entre les membres du conseil présents, en l'absence, bien entendu, de M. Bouhadef. La plupart d'entre eux ont vertement critiqué « le dysfonctionnement du parti et la démarche de Aït Ahmed » par laquelle il aurait voulu imposer à Bouhadef les membres du secrétariat national. Ce qui a d'ailleurs poussé ce dernier à claquer la porte, laissant le parti livré à une crise sans précédent.Les membres du conseil national ont ainsi exprimé leur soutien à Bouhadef, qui a, selon eux, pris une décision salutaire. La direction du parti, quant à elle, a justifié cet énième report du conseil national par « l'indisponibilité du premier secrétaire et d'un grand nombre des membres du conseil national ». Le communiqué laconique portant la griffe du secrétariat technique, adressé hier aux rédactions de presse, n'a pas précisé « la nature de cet empêchement ou indisponibilité ». Il n'est pas non plus précisé la date de la tenue de cette session, objet jusque-là de deux reports. Il est seulement souligné qu'elle est reportée à « une date ultérieure ». Certains cadres du parti ne cachent tout de même pas leur inquiétude quant à la situation de crise que vit le parti. Ils ne dissimulent pas non plus le malaise suscité par « la démarche du président du parti » qui n'est, à leurs yeux, qu'« un changement dans la continuité ». Il faut noter qu'une telle démission est la première dans les annales du FFS, surtout que Bouhadef part avant même de constituer son équipe. Coup dur pour un parti qui a voulu faire de ce changement un retour avec tambour et trompette sur la scène nationale. Le désaccord entre les deux hommes, à savoir Bouhadef et Aït Ahmed, était pressenti dès le départ. La lenteur dans l'élaboration du programme, avancée en guise de justification du premier report de la session, n'était en réalité qu'un subterfuge à même de dissimuler le conflit qui s'est installé au sein de la direction. Homme de principes, Bouhadef avait voulu nommer, lui même, son équipe. Mais le 27 juillet dernier, outré d'avoir constaté que son équipe a été désignée par son chef, Aït Ahmed en l'occurrence, sans l'avoir consulté, il a fini par présenter le même jour sa démission. Le lendemain, après avoir eu un entretien avec ce dernier qui lui a promis de revoir la liste et de lui accorder le pouvoir de le faire, il s'est rétracté pour engager ensuite d'amples discussions avec d'anciens cadres du parti. Son souhait était, selon notre source, d'arriver à rassembler toutes les compétences dont dispose le FFS en vue de donner un second souffle au parti. En vain. N'ayant pas les coudées franches, Bouhadef a préféré se retirer de son poste, en silence. D'ailleurs, il était injoignable et introuvable au siège national du parti ce week-end. Toutes nos tentatives de prendre attache avec lui se sont avérées vaines. Selon un cadre du parti, « il n'a donné aucun signe de vie depuis mardi dernier, jour de sa démission ». Enfin, Aït Ahmed, usé par le poids des années, ne serait plus apte à gérer cette formation. D'ailleurs, nombre d'anciens dirigeants voudraient passer à la réélection d'un autre président lors du quatrième congrès qui se tiendra au cours du premier semestre 2004. Sans cela, le parti aura du mal à se relever, surtout lorsque le « zaïm » est mal conseillé.