Résumé : Sorreya refuse qu'il divorce. Elle refuse aussi de devenir sa seconde épouse. Mehdi ne la comprend pas. Elle ne veut pas être la cause des souffrances de sa famille. Il lui demande d'y réfléchir… 14eme partie En rentrant chez elle, elle croise El-Hadj Ali dans la cage d'escalier. Elle remarque sa surprise en tombant sur elle comme s'il en était déçu. - On commençait à s'inquiéter, lui dit-il. Tu aurais pu prévenir. - Que j'allais faire des boutiques pour acheter un cadeau pour Yasmine et sa mère, rétorque-t-elle en le regardant avec une moue moqueuse. Je n'en vois pas l'utilité et je n'ai pas dix-huit ans mais bientôt quarante ans. - Mais depuis hier tu te conduis comme une gamine, dit-il. Je suis très inquiet pour toi, j'en ai parlé à ton frère ! - Ah oui ? s'écrie-t-elle. Qu'avez-vous à me reprocher ? En général, rien. Si je n'aimais pas Nora, je vous interdirais de nous rendre visite. Comment avez-vous osé parler à mon frère de mon attitude ? Comme si j'avais quelque chose à me reprocher ! - J'ai très bien vu ton manège avec ce Mehdi. Je suis sûr que tu étais avec lui, dit-il. Et c'est mal, tu mérites mieux que cet homme ! - Je me passerai de votre sollicitude avec plaisir, rétorque-t-elle tout en le quittant. Arrangez-vous dorénavant pour voir votre fille en mon absence ! Je ne voudrais plus tomber sur vous ! Sorreya est tellement en colère qu'en montant chez elle, elle ne répond pas aux bonsoirs que lui disent des voisins. Dès qu'elle entre, elle tombe sur El-Hadja Fatima qui donne le biberon à Yasmine. - Bonsoir bébé, souffle-t-elle, tout en déposant un baiser sur son front. Elle a bien dormi ? Et Nora ? - Yasmine, comme tu le vois, elle se porte comme un charme, quant à Nora, elle reprend doucement, répond-elle. Sorreya s'inquiète. Quelque chose ne va pas ? - Tout va bien, répond-elle en évitant son regard. Je vais me reposer un peu avant d'aller la voir, Tewfik est là ? - Il est au salon, ton amie Lila est là. Sorreya s'y rend et elle tente de garder une attitude des plus normales. Elle les embrasse, dépose les paquets dans le coin du salon et s'assoie près de son amie. - J'espère qu'ils t'ont offert quelque chose en mon absence, dit-elle en remarquant qu'il n'y a rien sur la table basse. - Ils se sont bien occupés de moi, répond Lila. Je suis passée au travail à quinze heures, on m'a dit que tu étais sortie plus tôt que d'habitude. - J'avais envie d'acheter quelque chose pour elles, prétexte-t-elle. Tewfik, quelque chose ne va pas ? demande-t-elle en remarquant qu'il semble la bouder. - Tu ne trouves pas que tu en as trop fait ? lâche-t-il. - On n'en fait jamais assez, souffle-t-elle, le visage devenu très serein, maintenant que sa colère est tombée, une douce lumière s'échappe de ses yeux. Qu'est-ce que tu pourrais me reprocher ? - Rien Sorri, tu sais combien je t'aime et je ne voudrais pas que tu souffres, répond Tewfik. N'en fait pas trop ! - Ne t'inquiète pas Tewfik, je n'ai pas dix-huit ans, lui rappelle-t-elle et tâche de ne pas écouter El-Hadj Ali, il risque de te monter contre moi, pour rien ! - Cela ne risque pas d'arriver, la rassure Tewfik. Tu es ma sœur. Comme il ne veut pas les laisser seules, Sorreya se lève et prend par la main Lila, l'invitant à aller dans sa chambre. (À suivre) A. K.