Résumé : Sorreya attend l'appel de Mehdi. Elle accepte de le voir. Il doit la retrouver à la place Audin. Elle sait qu'elle ne peut rien attendre de lui. Mais c'est plus fort qu'elle… 12eme partie Sorreya sait tout cela mais son cœur a pris le dessus sur sa raison. Comme si elle répondait à une force insoupçonnée en elle, elle se voit se maquiller légèrement, se parfumer, se coiffer, rejetant en arrière les mèches de la coupe carrée. Pour la première fois depuis longtemps, elle a envie de plaire. Elle se sait belle et malgré ses quarante ans, la vieillesse qui est tout juste derrière elle, elle a l'impression d'avoir vingt ans. Elle est si heureuse que tout en quittant la banque où elle travaille depuis des années, des collègues se tournent à son passage. Le bonheur la rend plus attirante que jamais. C'est comme si des rayons de soleil filtraient de son cœur. Comme prévu, Mehdi est au rendez-vous, l'attendant dans sa voiture. Il remarque aussi combien elle est transformée. Tout en prenant place près de lui, elle lui sourit, hésitant à lui tendre la main ou la joue. Mais il coupe court à son hésitation en prenant les devants : celui de l'embrasser sur la joue. Sorreya est trop surprise pour réagir. Mais elle n'est pas déçue et encore moins en colère. Que Mehdi ait pris l'initiative de l'embrasser la rassure. Elle lui plaît. C'est donc réciproque. Il ne peut pas savoir combien elle est heureuse, combien ce simple baiser sur la joue l'a transportée. Si le bonheur auprès de lui est un fruit défendu, elle y goûterait quand même. Elle fera tout pour qu'ils accèdent au bonheur. Même si cela est interdit et qu'elle risque d'être montrée du doigt. N'y a-t-elle pas un peu droit ? Après toute sa vie solitaire et maintenant qu'elle vient de rencontrer celui qui pourrait remplir le vide qu'elle a toujours eu autour d'elle, Sorreya n'est pas près de lâcher. Tant pis si on allait la condamner. Mais elle n'en est pas encore là. En attendant, destination bonheur même s'il est sur un chemin interdit aux étrangers. Elle est curieuse et veut tout savoir de lui. - Sorreya ne m'en veux pas, mais je ne veux pas parler de ma femme ! - Ah oui ? Et pourquoi ? demande-t-elle, surprise qu'il refuse de répondre à ses questions. - Il n'y a rien à dire, répond Mehdi. On ne s'entend plus. - Cela remonte à quand ? veut-elle savoir. - Il y a plus d'une année que nous ne partageons rien, il n'y a plus d'amour entre nous, souffle-t-il. Depuis quelque temps, je songe à demander le divorce ! - Et les enfants ? Qu'est-ce que tu en fais ? s'inquiète Sorreya. À aucun moment, tu ne parles d'eux, ajoute-t-elle. Tu ne les aimes pas ? - Si, je les adore même ! Tu ne peux pas savoir combien je souffre en songeant à leur avenir, je sais que leur mère fera tout pour les garder, ils sont sa raison de vivre ! - C'est sûr, toutes les mamans adorent leurs enfants, convient Sorreya. Surtout si elles ne travaillent pas, si elles n'ont plus de famille. Est-elle une parente à toi ? - C'est ma cousine maternelle, lui apprend-il. Elle a été orpheline dès son enfance, mon père nous a mariés pour la mettre à l'abri ! - Apparemment ce n'est plus le cas, remarque-t-elle. Mais au début, vous étiez heureux ? Pourquoi cela a-t-il changé entre vous ? Quelle en est la cause ? Ce n'est pas vous seul ? - Tu penses que je te mens mais c'est venu seul. Je ne me sens pas responsable de la situation, dit-il. Je n'ai rien à me reprocher. - Et tu n'as rien fait pour te rapprocher d'elle ? - Non, chaque jour a été marqué d'une querelle, puis par dégoût, je m'arrangeais pour ne pas rentrer à la maison, raconte Mehdi. Mais maintenant, depuis que je te connais, j'ai envie que nous fondions un foyer, je t'aime Sorreya et tu ne peux même pas t'imaginer à quel point mais j'ai l'impression de revivre. Tu m'as ramené à la vie. (À suivre) A. K.