L'adjoint du maire lave l'APC de toute responsabilité dans cette affaire. Selon lui, elle n'a pas la prérogative de stopper le chantier. “Si la Duch a donné son aval pour la poursuite des travaux, nous ne pouvons rien faire à notre niveau”, explique-t-il. Les habitants du quartier Ali-Remli de Bouzaréah, à Alger, se sont rassemblés, hier, pour protester contre la décision de régularisation d'une construction qu'ils jugent “illégale”. “Au départ, le promoteur avait des permis pour construire quatre R+2, mais au lieu de cela, il construit une habitation de 9 niveaux, soit 5 sous-sols et 4 étages sur la totalité de la superficie”, dénoncent des membres du comité du quartier, rencontrés sur les lieux, ajoutant qu'un expert a attesté de l'illégalité du chantier, et en 2011 la direction de l'urbanisme, de la construction et de l'habitat (Duch) lui a donné un permis de parachèvement et lui a régularisé sa situation. Les critiques des riverains présents sur les lieux n'épargnent pas l'adjoint du maire, présent sur place. “Je ne reconnais pas la régularisation de ce chantier”, peste l'un d'eux. “Où était passée l'APC de 2006 à 2010 ? ” “Nous sommes ici jusqu'à l'annulation du permis de parachèvement”, avertit un autre. Pour sa part, l'adjoint du maire, M. Nebou Mohammed, lave l'APC de toute responsabilité dans cette affaire. Selon lui, l'APC n'a pas la prérogative de stopper le chantier. “Si la Duch a donné son aval pour la poursuite des travaux, nous ne pouvons rien faire à notre niveau”, explique-t-il. M. Nebou souligne : “Nous avons proposé aux habitants de venir à l'APC et discuter du problème pour essayer de voir plus clair et tenter de trouver une sortie de crise. C'est la seule chose que nous avons à leur proposer.” Les résidents protestataires ont tenu à faire état d'un problème similaire qui s'est posé, selon eux, au niveau de la résidence Mohamed-Hardi de Ben-Aknoun où un habitant a transformé sa maison en hôtel en 2010. “Après la promulgation de la loi 08-15 pour le parachèvement des habitations inachevées, un des voisins a fait de sa maison un hôtel de quatre niveaux et une bâtisse en R+2, alors que le cahier des charges de la résidence n'autorise que des R+1 et sur 40% du terrain. Nous avons envoyé des pétitions aux autorités concernées. Suite à quoi la wilaya a promulgué un arrêté de fermeture de l'hôtel et la Duch un arrêté de démolition des batisses mises en cause”, relate un des représentants du quartier joint, hier, par téléphone. Notre interlocuteur déplore que, “malgré les décisions de la Duch et de la wilaya prises l'année dernière et en dépit de l'avis défavorable des services de l'urbanisme de l'APC, la commission de daïra a statué la semaine dernière en rendant une décision favorable pour la régularisation et la mise en conformité des batisses concernées”. Et notre interlocuteur de s'interroger : “Comment peut-on régulariser des bâtisses construites après la promulgation de loi 08-15 et en prenant à contre-pied l'avis de l'urbanisme ?”