Le département de Mustapha Benbada vient d'entamer de manière concrète sa lutte contre les vastes espaces de commerce informel. Le premier marché de gros des produits agroalimentaires sera ouvert dès la mi-juillet à El-Harrach. “Notre objectif est d'absorber les activités de Semar. C'est à travers ce genre d'investissement que nous pouvons réguler le commerce dans la mesure où l'on va créer des espaces de concentration de l'offre”, a expliqué le ministre. Le marché d'El-Harrach aura 180 magasins. “Nous étudions la possibilité de son extension sur cinq hectares pour permettre à tous les gros commerçants de produits agroalimentaires de Semar de s'y installer. Semar est une zone urbaine et tout le monde connaît le problème de circulation à Alger. Il faut absolument créer des espaces aménagés, structurés et identifiés pour pouvoir réguler de manière convenable”, a-t-il précisé. Mieux, des projets similaires sont en cours d'exécution à Ghardaïa, Sétif et Oran. La tutelle veut créer des zones d'activités commerciales en implantant des marchés de gros de produits agro-industriels, de cosmétiques, d'électroménager, de matériaux de construction… comme cela se fait de par le monde. Il a indiqué que la construction des marchés de proximité, des marchés de gros et des marchés couverts relève des collectivités locales. “Malheureusement, ces collectivités ont des problèmes de financement. Mais, à côté, on attendait des initiatives privées. Celles-ci ne sont pas venues”, a-t-il noté. Il a rappelé la création d'une entreprise publique (Magro) qui aura la charge de gérer les marchés de gros de fruits et légumes. “L'Etat prendra en charge la réalisation des infrastructures structurantes des marchés de gros à dimension nationale et régionale. Des marchés ultramodernes. Les collectivités locales doivent contribuer à ce mouvement”, a-t-il souligné. Par ailleurs, le Conseil national de la concurrence sera installé avant la fin de l'année en cours. “Le budget est là. Nous n'avons pas de problème de siège. Il y a deux semaines, nous avons fait passer le décret portant organisation et fonctionnement de ce conseil. J'attends sa publication pour lancer les propositions de nomination des membres de cette institution”, a affirmé le ministre du Commerce, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III. Le Conseil de la concurrence sera constitué de douze membres dont des experts en commerce, des représentants du monde patronal et des représentants des associations de protection des consommateurs. Le ministre a indiqué que le Conseil de la concurrence a déjà un président doté d'un secrétariat. “Dès l'installation de la nouvelle composante, le conseil sera opérationnel”, a-t-il appuyé. Le conseil aura notamment comme rôle de suivre les abus de position dominante sur le marché pour les grands producteurs.