Les sièges de l'APC et de la daïra d'El-Kala ont été complètement saccagés, puis incendiés. Des archives se rapportant à cette ville ainsi que des documents tels que passeports, cartes grises, cartes d'identité ont été détruits. Plusieurs régions de l'est du pays vivent ces derniers jours au rythme des mouvements de protestation et de contestation qui se transforment en émeutes après l'affichage des listes des bénéficiaires de logements sociaux. à El-Tarf, précisément dans la petite ville d'El-Kala, des émeutes ont éclaté à la suite de l'affichage de la liste des bénéficiaires de 124 logements. La contestation a atteint son paroxysme, hier, après que trois des contestataires aient menacé de se suicider en faisant exploser une bonbonne de gaz, à l'intérieur du siège de la daïra. La veille, plusieurs centaines de personnes ont investi la rue. Ces dernières ont même coupé l'accès menant au chef-lieu de la daïra d'El-Kala, avant de prendre d'assaut les sièges de l'APC et de la daïra qui ont été complètement saccagés et incendiés par la suite. Des archives se rapportant à cette ville datant de plus d'un siècle, se trouvant à l'étage supérieur de la daïra, ont été détruits ainsi que des documents officiels à savoir passeports, cartes grises, cartes d'identité… etc. à Annaba, suite à l'affichage, mercredi, d'une liste de 186 logements sociaux au profit des habitants des quartiers des Lauriers roses et du gazomètre, plusieurs dizaines de personnes ont coupé, avant-hier, l'avenue Didouche-Mourad, l'artère principale menant vers le centre-ville d'Annaba. Les protestataires, un peu plus d'une centaine, exclus de cette liste, entendaient par ce mouvement obtenir l'annulation de ladite liste et la désignation d'une commission d'enquête de la wilaya. Ils dénoncent l'exclusion de plusieurs familles réellement méritantes, selon eux, de la liste au bénéfice d'une centaine, selon leurs dires, de parfaits étrangers à leurs quartiers respectifs. Empêchés d'avancer en direction des rues menant vers les sièges de la wilaya et de la daïra par un imposant dispositif de sécurité, les manifestants, des jeunes notamment, se sont mis à saccager des abribus et des poteaux électriques et à lancer des pierres en direction des éléments des brigades antiémeutes. Certains automobilistes ont fait les frais de ce caillassage en règle. En milieu d'après-midi, les services de sécurité ne sont toujours pas intervenus pour rouvrir cet axe routier, alors que les citoyens en colère exigeaient en vain de prendre langue avec les émissaires de l'administration, exigeant du wali en personne qu'il vienne à leur rencontre. La situation ne s'est apaisée que vers 15h après que des personnes influentes aient réussi à convaincre les plus réticents des manifestants à rentrer chez eux. Par ailleurs, à Jijel, les non-bénéficiaires de logements sociaux ont barré, mercredi, la route devant le siège de la wilaya et ont ainsi empêché la circulation du trafic routier. Ces derniers se sont sentis lésés par les autorités concernées en ne trouvant pas leurs noms sur la liste des bénéficiaires des 511 unités distribuées récemment. “Je vis dans des conditions précaires”, dira un citoyen en colère. “Des jeunes moins nécessiteux que nous ont vu leur nom affiché sur la liste, tandis que nous sommes marginalisés”, ajoutera-t-il. Les protestataires n'ont pas démordu, car après avoir barré la route, ils étaient des dizaines à observer un sit-in qui a duré toute la journée. Les autorités, de leur côté, ont affirmé que les non-bénéficiaires ont la possibilité de faire des recours. Ils ont également affirmé qu'environ 300 logements seront encore distribués avant la fin de l'année 2011.