La visite effectuée récemment à Béjaïa par le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger a été, pour lui, l'occasion de constater les dysfonctionnements du dispositif d'accueil. C'est à l'approche de la saison estivale, période de vacances et de voyages par excellence, que les différents responsables des pouvoirs publics s'affairent à trouver des solutions appropriées aux multiples tracasseries administratives et autres pesanteurs bureaucratiques auxquelles se heurtent chaque année, nos compatriotes qui décident de rentrer au bercail pour se ressourcer auprès de leurs familles et proches. La visite d'inspection, effectuée le 9 juin passé, par le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale établie à l'étranger, Halim Benatallah, au port de Béjaïa, aura finalement dévoilé les errements et tâtonnements des responsables locaux, censés mettre en œuvre les orientations émanant de leurs tutelles respectives. L'incurie constatée de visu par le représentant du gouvernement était tellement flagrante que ce dernier a fini par piquer une colère devant une flopée de journalistes invités pour la circonstance. Visiblement très déçu par le dispositif d'accueil mis en place au niveau du port de Béjaïa, M. Benatallah n'a pas caché son amertume devant un tel laisser-aller. “Ce n'est pas possible, on dirait que c'est la première fois qu'un bateau de voyageurs accoste au port de Béjaïa !”, s'emporte-t-il, en s'adressant aux différents responsables présents sur place. En effet, le ministre délégué, hôte de la capitale des Hammadites, n'était pas du tout satisfait de l'accueil réservé aux nombreuses familles émigrées qui venaient de débarquer du premier car-ferry ayant accosté au port de Béjaïa en cette période estivale. En provenance de Marseille, ce bateau avait à son bord quelque 621 passagers et 264 véhicules. La première faille constatée par Halim Benatallah est que les titres de passage en douane sont remis aux passagers au niveau des quais de débarquement et non pas à l'intérieur du bateau. Cela ne fait que perdre du temps aux voyageurs déjà épuisés par les péripéties de la traversée. L'autre carence relevée par le secrétaire d'Etat est l'absence de signalisation du couloir vert destiné aux familles et aux personnes âgées. Deux semaines après la visite de Benatallah dans la région, nous nous sommes approchés des responsables des deux infrastructures, portuaire et aéroportuaire, de la wilaya de Béjaïa afin de nous enquérir de l'évolution de la situation après les orientations données par le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale établie à l'étranger. Ainsi, le directeur de l'aéroport de Béjaïa, Nordine Kerrouche, tient à rappeler que “notre aéroport est à vocation internationale du fait que 75% de son trafic représentent les dessertes extérieures. Ce chiffre se voit revu à la hausse durant la saison estivale pour atteindre les 80%. Nos statistiques révèlent que le nombre de voyageurs transitant par notre aéroport avoisine les 220 000 par an, alors que ses capacités réelles s'élèvent à quelque 500 000 personnes par an. Ce qui fait que notre infrastructure est sous-utilisée”. Pour ce qui est des contraintes rencontrées, notre interlocuteur affirmera que “le problème majeur auquel nous sommes confrontés, ici à Béjaïa, est lié à la programmation de vols. En fait, nous sommes un peu pénalisés par la simultanéité des vols. Ceci dit, notre véritable problème est purement d'ordre organisationnel. Sur les sept banques d'enregistrement dont nous disposons, seules quatre sont utilisées. Néanmoins, lors de nos différentes réunions de travail avec la tutelle, nous n'avons de cesse de dire qu'il faut qu'une solution idoine soit trouvée afin d'y remédier à cette situation. Des décisions seront donc prises incessamment et tout rentrera dans l'ordre.” Concernant cette période de haute saison, enchaînera-t-il, des mesures exceptionnelles visant à permettre de meilleures conditions d'accueil de nos compatriotes et autres touristes, ont déjà été prises à l'issue de la réunion préparatoire que nous tenons durant le mois de mai de chaque année. Outre l'amélioration du confort climatique, la facilitation des procédures de transit et autres formalités administratives, nous avons procédé au renforcement des effectifs, en recourant au recrutement d'agents saisonniers. À cela s'ajoute l'augmentation du nombre de dessertes aériennes, en ajoutant des vols supplémentaires vers la France. Nous avons pas moins de six vols réguliers par jour vers l'Hexagone. Ces derniers sont assurés bien évidemment par les deux compagnies, Air Algérie et Aigle Azur. Pour les seuls mois de juin, juillet et août de l'année en cours, nous tablons sur quelque 100 000 passagers qui devraient transiter par l'aéroport Abane-Ramdane de Béjaïa. Bien qu'il ait reconnu que la performance de son entreprise pourrait connaître une passe difficile durant le mois d'août qui coïncidera cette année avec le mois sacré de Ramadhan, M. Kerrouche reste optimiste quant à l'affluence des grands jours. “En dépit du mois de Ramadhan, on s'attend cette année à un afflux exceptionnel d'estivants, et ce, en raison de la situation de crise que traverse la Tunisie”, a-t-il soutenu. Interrogé sur le projet d'extension de la piste d'atterrissage de l'aérodrome de Béjaïa, notre interlocuteur estimera que “cela ne constitue pas une priorité pour le moment, dès lors que les potentialités déjà existantes se trouvent être sous-exploitées”. Pour sa part, le président-directeur général de l'entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) affirmera que “les conditions d'accueil des émigrés sont en conformité avec les recommandations de la réunion de facilitation d'accueil que nous avons tenue bien avant le mois de juin. Outre les responsables de l'EPB, cette commission, que chapeaute la wilaya, est composée de plusieurs membres représentant l'ensemble des organismes concernés par la gestion du transit de personnes ou de marchandises au port de Béjaïa, dont la PAF, la douane, la direction des transports, DTP, la protection civile, l'ENTMV, etc. Concernant le dispositif mis en place par ladite commission en vue d'améliorer les conditions d'accueil de passagers, Rabah Moussaoui nous fera savoir que “les services concernés, notamment la douane, la PAF, l'ENTMV et l'EPB veillent quotidiennement à l'application stricte des orientations émanant des directions respectives. En plus de l'ouverture de nouveaux guichets, le renforcement de moyens humains et matériels, dont le fret de car-ferrys, des instructions ont été données pour faciliter le transit des passagers”.