Dans le cadre de la préservation du patrimoine culturel de la capitale de l'Ahaggar, et particulièrement les peintures rupestres qui sont, par malheur, menacées par la fréquentation touristique et les dégradations qui en découlent, la Maison de la culture de la wilaya de Tamanrasset a pris l'initiative d'organiser, en collaboration avec l'Union nationale des arts et de la culture, l'agence de voyages Akar Akar et l'association Imaoudhen Intoufeth (jeunesse de demain), le biennal national sur l'art rupestre. La manifestation, qui en est à sa première édition et qui a duré du 27 au 30 juin, s'est distinguée par la participation de plusieurs artistes venus des quatre coins du pays, notamment de l'université de Mostaganem, afin de laisser leurs touches artistiques et se permettre une fusion d'inspirations et de sensibilités. En présence des autorités locales, la cérémonie d'ouverture, qui s'est déroulée dans une ambiance aux couleurs traditionnelles de la région, était du goût de l'assistance qui semblait être ravivée au rythme de la danse Takouba et les chants entonnés par les anciens scouts sur le perron de la Maison de la culture, qui s'est relookée avec les tableaux lyriques bariolés en utilisant des techniques picturales associées à l'étage saharien artistique paléolithique et néolithique. Des tableaux qui résument l'harmonieuse vie des aïeux et l'ensemble des mythes ancestraux qui constituent la base de la peinture rupestre contemporaine. “Notre objectif primaire consiste à véhiculer notre richesse culturelle et matérielle dans tout le pays à travers un patrimoine de peintures rupestres riche et qui retrace toutes les étapes de notre histoire. Force est de dire que sans cet art nous ne parviendrons pas à définir la peinture sur pierre où sont inscrites les expressions fines de la vie primitive considérées comme prémisses de la calligraphie”, estime le directeur de la Maison de la culture, Kedidi Abdeldjali. À noter, qu'outre les tableaux exposés, des projections vidéos sont au programme afin de faire vivre les différentes phases chronologiques de l'art saharien en général et la peinture rupestre en particulier. L'occasion est ainsi offerte pour le premier responsable de la wilaya qui a invité tous les artistes participants à contribuer dans le projet d'embellissement de la ville de Tamanrasset afin qu'elle soit plus attractive et parvenir à en faire un produit touristique phare. “C'est ce qui nous manque à Tamanrasset. Le sens de l'esthétique et de beauté. On va faire de la ville un atelier permanent de créations lyriques afin de lui redonner souf‹fle et redynamiser son tourisme”, a-t-il souhaité.