“Le revenu est un moyen de développement humain, un moyen important, mais qui n'est certes pas le seul…Ainsi la croissance économique est une condition nécessaire, mais non suffisante du développement humain… La croissance peut se faire sans emploi plutôt que d'être créatrice d'emplois ; impitoyable plutôt que propre à réduire la pauvreté ; sans voix plutôt que participative ; déracinée plutôt qu'enracinée dans la culture locale ; et sans avenir, plutôt que respectueuse de l'environnement. Une croissance économique, qui serait sans emplois, impitoyable, sans voix, sans racines et sans avenir, ne serait évidemment pas propice au développement humain.” Si la démocratie et la bonne gouvernance sont une finalité et un moyen de développement, qu'en est-il de la séquence entre réformes politiques et réformes économiques ? Une majorité de pays en développement se sont trouvés engagés dans deux types de réformes : - les réformes politiques, pour le passage d'un régi-me autocratique à la démocratie ; - les réformes économiques pour le passage d'une économie administrée à une économie de marché. Le résultat se caractérise par des hésitations dans les réformes politiques et la bonne gouvernance : un pas en avant, deux pas en arrière. De même qu'un succès dans la stabilisation macroéconomique et un échec dans l'ajustement structurel, soit une panne totale des réformes ! Est-ce un problème de séquence ? Réformes politiques ou réformes économiques : par où commencer ? La Chine, qui s'appuie sur un régime autocratique, s'est rapidement orientée vers l'économie de marché et réalise de très forts taux de croissance économique durant plusieurs décennies. Les “quatre tigres”, Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong Kong, avaient des gouvernements non démocratiques au démarrage du processus de croissance économique forte. Si la dictature engendrait la prospérité et le développement, beaucoup de pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine auraient enregistré de forts taux de croissance économique dans les décennies 1960 à 1990. Deux questions se posent : la réforme politique est-elle un pré-requis à la réforme économique ? La réforme économique est-elle un pré-requis à la réforme économique ? Nous traiterons ces deux questions jeudi prochain. Entre-temps débattons sur les meilleurs moyens d'avancer vers un avenir de progrès et de prospérité pour tous les algériens. À la tentation du pessimisme, opposons la nécessité de l'optimisme ! Rapport arabe sur le développement humain 2002, Pnud.