RESUME : Sorreya prend toujours sa nièce à ses rendez-vous. Elle assiste à leur amour interdit. Sorreya qui trouvait Mehdi changer, décide d'en discuter. Il la rassure. Elle est unique à ces yeux. Alors qu'elle s'occupe du bébé, on frappe à leur nid d'amour… Mehdi n‘avait pas hésité à ouvrir. Bien que la porte de la cuisine soit fermée, des exclamations de surprises lui parviennent. Sorreya est curieuse de savoir ce qui se passe, qui est venu, sachant que Mehdi est ici. Elle entend la porte d'entrée être claquée mais elle ne sort pas tout de suite. Elle craint de tomber sur quelqu'un. Sorreya attend un petit moment, préférant que Mehdi vienne la chercher mais elle finit par être frappée par le silence qui règne dans l'appartement. Elle ouvre doucement et sort de la cuisine, Yasmine dans ses bras. Au salon et dans la chambre, il n'y a plus aucune trace de Mehdi. Elle se rend à la salle de bain où il avait laissé ses habits et constate qu'il est parti. - Pourquoi est-il parti sans rien me dire ? Pourvu qu'il n'ait pas fermé à clef ! ce serait le comble ! Sorreya se presse d'aller vérifier. La porte n'est pas verrouillée de l'extérieur. Comme la petite se met de nouveau à pleurer, elle va terminer de remplir le biberon de lait. Yasmine finit par se calmer et veut même jouer. Mais Sorreya n'en a pas le cœur. Elle devine que quelque chose de grave s'est passée chez Mehdi. Elle aurait bien voulu savoir quoi. Elle rentre le cœur angoissé à la maison. Quand Nora la voit, elle imagine le pire mais sa fille va très bien. - Sorri… quelque chose ne va pas ? Mais cette dernière secoue la tête pour dire non, lui remet sa fille entre les mains et va s'enfermer dans la chambre, se sentant faible et au bord des larmes. Là, toute seule, elle pleure, en se mordant les lèvres pour ne pas crier, pour étouffer cette douleur qui lui traverse le cœur. Ce pauvre cœur amoureux qui devine que plus rien ne sera comme avant… Pour que Nora et Tewfik ne se mettent pas à douter, Sorreya se force à quitter son lit puis va se rincer le visage à l'eau froide. Ses yeux restent rouges. Sorreya les souligne avec du khôl, pensant à prétexter la contraction d'une conjonctivite si l'un deux lui pose des questions. Ces derniers dînent dans la cuisine. Sorreya en profite pour s'enfermer dans le salon. La main tremblante, elle compose le numéro de Mehdi. Elle prie pour qu'il lui réponde. Elle ne veut pas tomber sur ses fils. Elle serait contrainte à raccrocher sans avoir parlé. Son cœur bondit dans sa poitrine quand on décroche et qu'elle reconnaît la voix de Mehdi. Une joie très courte car il a branché son répondeur. Sorreya raccroche bien avant le bip. Elle ne veut pas qu'on l'entende pleurer… Sorreya appellera à plusieurs reprises ce soir-là, le jour qui suivra et puis les autres sans pouvoir accrocher Mehdi ni même un membre de sa famille. À aucun moment, il n'essayera de la contacter. Elle en tombera malade, n'arrivant pas à se faire à l'idée qu'il ait décidé de la tenir à l'écart de sa vie privée, qu'elle n'est plus rien pour lui, au point de ne pas penser à l'appeler, ne serait-ce que pour lui dire qu'il est encore là, en vie, en train de se consacrer à ses problèmes de famille. La jeune femme ne lui en veut pas pour cela mais il sait combien elle l'aime et combien il compte à ses yeux de partager ses peines, de pouvoir le soutenir. Elle ne lui pardonne pas qu'au pire moment, il fasse comme si elle n'existe pas. Pour savoir ce qui s'est passé ce jour-là, dès que sa santé le lui permet, elle reprend son travail et décide de se rendre au lycée où Mehdi est proviseur. Elle fait semblant d'être une cousine éloignée. On lui apprend que sa femme a été heurtée par une voiture, qu'elle est encore à l'hôpital. Mehdi a pris un congé depuis presque un mois, pour être au chevet de sa femme. Sachant où ses deux fils y étudient, Sorreya va attendre à la sortie, pour ne pas être surprise dans son mensonge. Bien avant dix-sept heures, Mehdi vient les chercher en voiture. Poussée par la colère et la peine, Sorreya n'hésite pas à aller le trouver. Son cœur se serre en le voyant sursauter. Il a pâli tout en descendant. La colère a durci son beau visage. - Qu'est-ce que tu fais ici ? demande-t-il. - Je voulais te voir, répond-elle. - C'est fini Sorreya… mes responsabilités me retiennent auprès de ma famille. Cette famille qui tu m'interdisais d'abandonner, lui rappelle-t-il. Et tu n'en fais pas partie ! - Tu es un monstre ! crie-t-elle. - C'est toi qui l'es ! Tu viens attendre mes fils comme s'ils ne sont pas assez éprouvés par ce qui est arrivé à leur mère ! rétorque-t-il. Elle est restée trois semaines dans le coma si cela peut te réjouir… mais elle s'en sortira ! - Tu ne m'aimes plus, murmure-t-elle en pleurant. Avant tu n'auras jamais osé me parler sur ce ton. - Je t'interdis de t'approcher de ma famille, dit Mehdi. Sinon, tu le regretteras ! - C'est toi qui le regretteras ! rétorque-t-elle. Si tu penses que je vais rester les bras croisés. (À suivre) A. K