Après avoir exigé des forces de l'ordre de ne plus assiéger certaines villes et de ne plus utiliser la violence, l'Etat syrien affirme qu'il n'utilise la force que contre ceux qui l'utilisent et qu'ils appellent des terroristes. Une journée de réunion sur le dialogue national a été organisée hier à Damas par le gouvernement syrien pour débattre des réformes politiques, notamment d'amendements à la Constitution. La réunion s'est déroulée en présence du vice-président Farouk Al-Chareh, mais sans l'opposition, qui refuse toute discussion tant que les violences se poursuivent. La répression du mouvement de contestation, qui a commencé le 15 mars, a coûté la vie à plus de 1 300 civils, selon des ONG. M. Chareh a affirmé au début de la rencontre que cette peine visait à préparer une grande réunion nationale : “Nous allons avoir une réunion nationale globale pendant laquelle nous annoncerons la transition de la Syrie vers un Etat multipartite, démocratique, où tous seront égaux et participeront à l'édification de l'avenir du pays.” Ainsi, “ce dialogue commence dans un climat inconfortable, de suspicion (...) et il y a beaucoup d'obstacles naturels ou artificiels qui (empêchent) la transition” vers la démocratie, a poursuivi le vice-président. En outre, “ce colloque n'est pas une concession du gouvernement au peuple, mais c'est une obligation pour tous les citoyens”, a-t-il martelé. Les opposants au régime du président Bachar Al-Assad, qui ont décidé de la boycotter, réclament avant tout dialogue “le retrait des forces syriennes des villes, la libération des prisonniers politiques et des manifestants pacifiques, ainsi qu'une enquête sur les crimes commis contre les manifestants”. Sur le terrain, les contestataires veulent aujourd'hui la chute du régime et exigent des élections libres, refusant toute discussion avec les autorités. Par ailleurs, le président syrien Bachar Al-Assad a nommé hier un nouveau gouverneur dans la ville rebelle de Hama (210 km au nord de Damas), théâtre de manifestations massives contre le régime, a rapporté l'agence officielle Sana.