La haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a exhorté, hier, le Sénégal à revoir sa décision de renvoyer lundi dans son pays l'ex-président tchadien Hissène Habré, poursuivi pour crimes contre l'humanité, une demande de l'ONU saluée par les victimes. “J'exhorte le gouvernement du Sénégal à revoir sa décision. En tant que partie à la Convention contre la torture, le Sénégal ne peut extrader une personne vers un Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu'il serait en danger d'être soumis à la torture”, a affirmé Navi Pillay dans un communiqué depuis Genève. “En tout état de cause, le Sénégal devrait obtenir des garanties d'un procès équitable par les autorités tchadiennes avant toute extradition”, a-t-elle ajouté. Mme Pillay a souligné qu'il était essentiel que M. Habré bénéficie de procédures régulières et ait le droit à un procès équitable. Mais “dans les circonstances actuelles, dans lesquelles ces garanties ne sont pas encore en place, l'extradition de Hissène Habré pourrait constituer une violation du droit international”, a insisté la haut commissaire.