On n'est pas sorti de “l'axe” tourner la page, les choses étant essentiellement vues sous l'angle de l'intérêt des entreprises françaises qui ont eu droit à un traitement bien plus éloigné des IDE ; Paris et Alger leur ayant réservé spécialement deux pointures pour les tirer du bord du gouffre. Le patron de l'UMP et proche du président français vient de boucler un cycle de visites en Algérie. Le défilé a été éminemment économique, mais une belle marge politique a donné à Alger l'air d'une incontournable place dans l'échiquier parisien. Cette impression a été accentuée par les allers-retours de M. Raffarin qui a mis en tête des priorités le sauvetage des compagnies françaises à la veille d'une présidentielle à risque pour Sarkozy. Occupée à réanimer son économie encore sous “le choc psychologique”, la droite a laissé agir la gauche venue afficher ses ambitions politiques. Sur ce plan, gauche et droite se confondent et se rejoignent dans le pur style de la politique étrangère américaine. Cet esprit n'est pas loin. Il transparaît dans les propos de M. Copé, poli et arrondi, qui a évité avec finesse les sujets qui fâchent, prêchant “l'intérêt commun” et l'ouverture “d'une nouvelle page de développement partagé”. Vieille rengaine qui semble résister aux effets du temps et de l'évolution du côté de l'Hexagone. En définitive, on n'est pas sorti de “l'axe” tourner la page, les choses étant essentiellement vues sous l'angle de l'intérêt des entreprises françaises qui ont eu droit à un traitement bien plus éloigné des IDE ; Paris et Alger leur ayant réservé spécialement deux pointures pour les tirer du bord du gouffre. Comme si, politiquement, véritablement une page était tournée. Quid des débats, commissions et conférences initiés par la majorité UMP, pilotés par ses ministres. Copé, en émissaire à Alger, joue la prudence et clame ouvertement son opposition à certains projets de “sa” majorité. Il sait qu'il opère en terrain miné. Miné par la politique adoptée par son propre parti depuis l'élection de Sarkozy. Incapable d'assumer son passé colonial, la France a trouvé en la droite, ces dernières années, la classe qui assume son rôle de “gomme” assortie d'une dérive lexicale qui a affecté même le repêché Juppé. Et Copé aura fort à faire pour convaincre et faire passer son 2 en 1. Surtout s'il continue à considérer la proximité exclusivement du point de vue géographique. Les proximités politiques sont beaucoup plus difficiles à apprécier. M. Copé le sait !