La 11e session du Comité bilatéral frontalier algéro-malien s'est ouverte, hier à Alger, sur fond de débats sur la situation sécuritaire de la sous-région du Sahel, conjuguée à la crise libyenne. Conjointement présidée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, et son invité malien, le général Kafougouna Koné, ministre de l'Administration territoriale et des Collectivités locales, cette rencontre a été présentée, en effet, comme une opportunité pour renforcer davantage la coopération sécuritaire et permettre un meilleur développement de la région frontalière. “Il ne pourra y avoir de développement sans la sécurité ni de sécurité sans le développement”, a argué M. Ould Kablia, tout en mettant en avant la volonté des deux parties d'œuvrer à renforcer la coopération dans des domaines tous azimuts pour aboutir à cette fin. Appréhendant le redéploiement du phénomène du terrorisme vers la sous-région sahélo-saharienne, M. Ould Kablia appelle à “plus de vigilance, plus de concertation, plus de sacrifices, plus de solidarité et plus de coopération” entre l'Algérie et le Mali. Ceci, explique-t-il, afin de “prévenir la montée de l'insécurité et de la menace sur la stabilité des Etats de la sous-région, plus particulièrement avec la prolifération d'armes de toutes sortes”. Cette mission, dit-il, échoit au Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc), réunissant l'Algérie, le Niger, le Mali et la Mauritanie. Néanmoins, la présente session du Comité bilatéral frontalier algéro-malien, dont les travaux se poursuivront aujourd'hui et demain, consacrera un de ses ateliers à la coopération sur la sécurité et la libre circulation des personnes dans la zone frontalière. Les trois autres ateliers, indique le ministre, seront consacrés à la coopération dans des domaines diversifiés dont l'économie, le social, l'agriculture et la santé. À ce titre, M. Ould Kablia rappellera l'engagement de l'Algérie à accompagner le pays voisin dans son développement, notamment à travers le don de 10 millions de dollars qui vient d'être décidé par le président Bouteflika au profit du Mali. Cette enveloppe, précise le ministre, est destinée au financement de certains projets de développement dans les trois villes frontalières maliennes, en l'occurrence Kidal, Tombouctou et Gao. Le ministre malien ne manque pas de souligner l'importance “d'intensifier les relations de confiance” entre les deux pays. Le général Kafougouna s'est dit, par ailleurs, “hautement réconforté” par “les résultats probants” de la coopération entre l'Algérie et le Mali, réalisés notamment, durant les cinq dernières années, suite aux accords paraphés lors de la dernière session du Comité bilatéral frontalier, tenue en 2007, à Alger.