Le président Obama a fini par donner un ultimatum de 36 heures aux Républicains — majorité au congrès — pour présenter un plan de redressement budgétaire qui tienne compte des vœux des Américains dont plus de 80%, selon de récents sondages, réclament la mise en place dès que possible d'une solution équilibrée entre une augmentation des revenus et une réduction des dépenses. Le 2 août prochain, le Trésor américain, mené par Timothy Geithner, aura à dépenser 307 milliards de dollars en paiements de factures et en diverses subventions alors que le total des revenus provenant des taxes est limité à 172 milliards de dollars, soit un déficit budgétaire de 135 milliards de dollars qui portera la dette américaine au 2 août prochain au delà de l'actuelle limite fixée par le congrès et, ceci, uniquement dans le cas où les Républicains acceptent d'augmenter le niveau d'endettement, actuellement plafonné à plus de 14.3 trillions de dollars. Sans une augmentation de la dette, de nombreux paiements et subventions ne pourront pas se faire et créeront ainsi l'élimination de nombreux programmes sociaux et même le FBI risque de ne plus avoir les moyens financiers pour continuer d'exister. Le président Obama espère, quant à lui, que les Républicains acceptent d'augmenter la dette le temps de mener d'autres discussions sur ce qui doit être éliminé et ce qui doit être maintenu. “Nous avons l'occasion de stabiliser les finances de l'Amérique pour la prochaine décennie, pour 15 ou 20 ans si nous saisissons ce moment”, avait dit le président Obama lors d'une conférence de presse accordée à partir de la Maison-Blanche vendredi matin, au lendemain des discussions avec les Républicains, soldées encore par un échec. Sa proposition tient toujours quant à des reformes “non pénalisantes” des programmes sociaux dont la sécurité sociale et même la défense nationale qui pourraient réduire à long terme le déficit budgétaire de nombreux trillions de dollars tout en faisant rappeler aux Républicains qu'il n'hésiterait pas à augmenter les taxes sur les plus riches et de revoir certains avantages accordés sous formes de subventions ou réduction de taxes pour les compagnies pétrolières. Mais ces derniers ne l'entendent pas de la même manière, puisqu'ils réclament d'abord que le Président accepte d'éliminer et de réduire certaines dépenses de 2.4 trillions de dollars avant d'augmenter la dette de cette même somme ou de passer n'importe quel autre accord. Les Républicains, décidés à faire de Barack Obama le président d'un mandat, font de leur mieux pour limiter ses pouvoirs, étouffer son programme et le faire tomber dans un bilan négatif tandis que le président Obama cherche à les pousser vers un face- à-face avec les Américains déjà en colère envers Washington depuis la récession de 2008 et qui risquent de surcroît de perdre toutes les protections sociales. Un jeu politique donc, qui peut tourner très mal non seulement pour les citoyens américains mais aussi pour de nombreux pays associés à la dette américaine, dont l'Algérie. En effet, les bons de Trésor (Securities) détenus par les investisseurs étrangers risquent de perdre leur valeur si le dollar venait à être dévalué en relation avec un quelconque défaut de paiement qui pourrait surgir à partir du 2 août. Et ceci en considérant que l'intérêt sur ces mêmes bons de Trésor soit quant à lui honoré ! Durant la semaine dernière, de nombreuses agences d'analyse de crédits dont Moody's et Standard & Poor's ont menacé de revoir la classification des US vis-à-vis de sa capacité à rembourser ses dettes et donc de sa solvabilité si aucun accord politique entre les Républicains et le président Obama n'est conclu fin juillet.