Les Etats-Unis cherchent une sortie de secours du gouffre financierengendré par la crise financière de 2008/2009. Une sortie de secours qui doit passer par l'élaboration d'une "stratégie crédible", à même de réduire considérablement le gros déficit budgétaire. A ce sujet, le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a jugé que les prix actuels du pétrole compromettaient la croissance américaine. Selon les prévisions, le déficit budgétaire du pays de l'Oncle Sam atteindra les 1600 milliards de dollars à la fin de l'année en cours. Pour noircir le tableau encore plus, la dette publique est estimée à 14 000 milliards de dollars et risque de dépasser 100% du PIB américain. Le moins qu'on puisse dire est que les finances publiques de la première puissance économique mondiale traversent une situation extrêmement critique. Les officiels américains sont d'avis que la meilleure manière de lutter contre le déficit budgétaire est de s'engager à le ramener à un niveau qui mettra le fardeau de la dette sur une trajectoire descendante, et ce, "sans aller trop vite et sans étouffer la reprise économique." Dans des situations pareilles, estiment-ils, agir dans la précipitation est à bânir. C'est la "plus grande erreur" que les pays ont commise pour tenter de sortir de la crise de leurs finances publiques. Il est plutôt conseillé de procéder progressivement à des restrictions budgétaires. Le président Barack Obama avait présenté récemment son plan de réduction des déficits publics et de la dette pour les années à venir, qui fait l'objet d'une virulente controverse avec le parti républicain. Son plan propose d'économiser 4 000 milliards de dollars en l'espace de 12 ans et de maîtriser le déficit budgétaire à un niveau de 2,5 % du PIB en 2015, contre près de 11% en 2011, grâce à une combinaison de réductions de dépenses et une augmentations d'impôts. Quant aux républicains, ils veulent réduire les dépenses de 6 000 milliards de dollars sur une période de 10 ans, à travers notamment un plafonnement des dépenses des systèmes d'assurance-maladie pour les couches défavorisées et tout en rejetant la proposition d'Obama d'augmenter les impôts pour les Américains les plus riches. Pour eux, le problème ne réside pas dans les recettes fiscales mais dans la façon de dépenser l'argent de l'Etat. C'est que la nécessité de trouver un consensus entre le gouvernement et les républicains pour mettre de l'ordre dans les finances de l'Etat est d'autant plus nécessaire et urgente que le parti d'opposition menace de ne pas autoriser le Trésor à emprunter davantage si le gouvernement n'opère pas des coupes importantes dans les dépenses publiques. En effet, la date limite pour relever le plafond de la dette publique afin de permettre aux Etats-Unis de continuer à emprunter est imminente: le seuil maximal de cette dette fixé à 14 300 milliards de dollars devait être atteint d'ici le 16 mai prochain. Sur ce point, le premier argentier américain a déjà prévenu des "graves conséquences" si le Congrès ne parviendrait pas à relever ce plafond, en mettant en garde que les Etats-Unis seraient exposés à la difficulté d'accéder aux marchés mondiaux du crédit . Si le Congrès reste inactif, les Etats-Unis feraient défaut de paiement, une situation qui ne s'est jamais produite et qui, aurait des "conséquences économiques catastrophiques qui dureraient des décennies". Par ailleurs, des économistes considèrent que les prix actuels du pétrole étaient devenus un obstacle à la croissance de l'économie américaine: "Nous avons commencé l'année avec un peu moins d'élan. Nous avons eu des vents contraires". Ce constat a également été partagé par un haut responsable de la société pétrolière saoudienne Arabian Oil Co, qui a déclaré que son pays "n'était pas à l'aise avec les prix du pétrole actuels" tout en se disant "préoccupé par les effets que ces prix pourraient avoir sur la croissance économique mondiale." D'un autre côté, la Banque centrale américaine devrait annoncer qu'elle mettrait fin en juin à sa deuxième série de mesures d'assouplissement quantitatif qui prévoyait de mettre sur le marché des liquidités de 600 milliards de dollars pour stimuler les crédits et les investissements, alors qu'une initiative pour resserrer la politique monétaire pourrait peser sur les prix pétroliers.