Même si elle ne se montre pas très prolixe sur la question, la porte-parole du Parti des travailleurs (PT) ne considère pas moins que la récente sortie du général à la retraite Khaled Nezzar participe d'un règlement de comptes. “Notre position est connue, nous sommes contre la dislocation du pays et nous ne l'alimenterons pas. Il est libre de ses positions. Notre position est connue sur l'arrêt du processus électoral et nous sommes contre l'internationalisation de la crise algérienne. Si on s'amuse à commenter les règlements de comptes, on ne s'en sortira jamais. En tout cas, cette guerre n'est pas la nôtre”, a-t-elle dit, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du parti à Alger. Aux yeux de Louisa Hanoune, la priorité, aujourd'hui, est d'abord de sauver le pays de l'effondrement qui le guette, car “la crise actuelle est plus dangereuse parce qu'elle touche aux institutions”. “Il y a un schisme à tous les niveaux. Quand le régionalisme est exacerbé, cela veut dire que le pire est à craindre. Sans compter, bien entendu, les milliers d'armes qui circulent”, justifie-t-elle. Louisa Hanoune fait, sans doute, allusion à la guerre que livre, aujourd'hui, à visage découvert, le cercle présidentiel, dont une bonne partie du personnel est issue de l'Ouest du pays, à Benflis qui “incarne” l'Est. Elle ne manque pas de préciser d'ailleurs, dans le même contexte, que “ce sont des problèmes préfabriqués” au même titre que la “crise en Kabylie” et rappelle que “les archs constituent une régression terrible”. Comme proposé par le congrès qui s'est tenu le week-end écoulé, Louisa Hanoune lance un manifeste d'alarme, une espèce d'interpellation de tous les Algériens et de toutes les Algériennes ainsi que des acteurs sociaux et politiques soucieux de la sauvegarde de la nation pour se retrouver et discuter des voies et moyens pour sortir le pays de “cette conjoncture dangereuse”. C'est pourquoi, face à cette urgence et nécessité, elle estime presque accessoire de dresser le bilan du règne de Bouteflika : “On ne le fait pas, car c'est le bilan de tous les gouvernements successifs. Nous ne sommes pas des fauteurs de guerre. Quand il se portera candidat, on fera son bilan, mais il n'est pas le seul. On ne participe pas à cette guerre.” Interrogée sur la décision du Conseil d'Etat en faveur du FLN, la porte-parole du PT a indiqué qu'elle “souhaite que cette décision présage de la sagesse”. Qualifiant l'attitude du gouvernement d'“irresponsable” par rapport aux derniers mouvements de protestation des cheminots et des enseignants et dont elle n'omet pas de souligner la légitimité des revendications, Louisa Hanoune a rappelé que son parti se prononcera au moment opportun sur la prochaine présidentielle. “Quitte à convoquer un congrès extraordinaire”, précise-t-elle. Il est à noter, enfin, que le conseil national du parti se réunira, jeudi prochain, pour désigner la permanence politique dont le nombre oscillera entre 9 et 11. K. K.