Il nous livre avec spontanéité ses aspirations et revient sur son parcours atypique. Liberté : Vous êtes à Alger pour votre spectacle Vie de chien, lequel vous présentez en France depuis 2009. Qu'elle est l'histoire de ce spectacle ? ll A. Secteur : En réalité, le spectacle comporte en tout six sketchs. J'ai choisi ce titre parce que le sketch le plus long parle d'un chien. C'était la période où le phénomène de la “harga” avait pris de l'ampleur. Je parle de la vie de ces harragas en Europe. Leur manière de vivre. Je m'adresse à ces jeunes qui croient qu'en rejoignant l'Europe illégalement, ils trouveront l'Eldorado. Dans mon sketch, je raconte mon départ en France en 1991. En arrivant, je constate qu'un chien possède un passeport, une carte d'identité et un carnet de santé. Alors que ces harragas n'ont aucune identité. Je veux leur transmettre un message simple : la situation d'un chien en Europe est mieux que la leur ! Tu quittes ton pays pour vivre une “vie de chien”, alors que l'animal vit comme un roi en Europe. Il vaut mieux rester dans son pays et avoir une vie convenable comme des humains. Quand j'ai écrit mon spectacle en France, mon metteur en scène m'a clairement conseillé de titré mon spectacle sur ce sujet. Quel a été l'accueil en France de votre spectacle, Vie de chien, qui est écrit en arabe dialectal ? Mon public en France est constitué en majorité d'Algériens et de Marocains. Les Tunisiens sont peu. Les Marocains ont le même accent que nous (région de l'Ouest), alors que les Tunisiens ont du mal à assimiler. Le spectacle est à 90% en arabe. On m'a dit que Vie de chien est le premier spectacle joué et écrit en plein centre de Paris, entièrement en arabe. Jamel Debbouze m'avait proposé d'ajouter quelques phrases en français pour attirer le public français. Ma réponse a été qu'il était impossible de le faire entièrement en français. Mon accent en arabe joue un rôle primordial. L'accent Ghazaoueti apporte un petit plus au spectacle. J'ai cinq représentations par semaine et la salle est toujours pleine. En mars-avril, le spectacle a été sous-titré. Votre parcours est pour le moins atypique. De Ghazaouet au Jamel Comedy Club… En janvier 2009, j'avais perdu tout espoir. Je me suis rendu compte que je n'avais aucun statut d'artiste. Du coup, en 2009 donc, j'avais pris la décision de tout arrêter. J'ai beaucoup donné mais je n'avais rien récolté. Le mektoub, deux mois après avoir pris ma décision d'arrêter, Jamel Debbouze me contacte. Et comment évaluez-vous votre expérience au Jamel Comedy Club ? J'ai énormément appris au Jamel Comedy Club. Je travaille depuis deux ans avec de vrais professionnels. C'est Mohamed Hamidi, qui me conseille à chaque fois sur mon travail. J'écris mes sketchs moi-même. Je joue Vie de chien depuis 2009, dès la sortie du DVD, prévue pour le mois de Ramadhan, je penserai à faire un nouveau spectacle. Vous évoluez actuellement en France. Est-ce plus facile ou plus difficile la vie d'artiste de l'autre côté de la Méditerranée ? La seule différence pour moi est qu'en France, je peux vivre de mon art ! En Algérie, il faut exercer un autre métier en parallèle.