La meilleure arme reste la prévention même si les résultats ne sont pas immédiats. Ces actions de prévention comprennent deux volets. L'information et la sensibilisation des victimes et de la population en général afin que la violence ne soit plus banalisée et ce, à travers les différents médias (télévision, radio, presse écrite) et par tous les autres moyens disponibles (affiches, dépliants…). Les canaux à utiliser devront tenir compte des populations auxquelles s'adressent ces messages. Ce travail de sensibilisation doit être entrepris afin que les victimes n'acceptent plus ces violences allant de soi, ou étant sans possibilité de recours. Ce travail doit non seulement concerner les femmes dans leur ensemble mais également la société dans sa globalité car les victimes ont moins souvent le soutien de leur entourage lorsque la violence est conjugale. Si l'état doit être partie prenante de ce travail, l'implication de tous est impérative que ce soit par le biais d'associations, ou d'autres processus qu'il reste à déterminer. En parallèle, le travail des femmes doit être promu et encouragé, les femmes instruites et autonomes financièrement sont mieux armées pour se défendre et faire respecter leurs droits. Il s'agit d'un travail de longue haleine qui doit commencer dès le plus jeune âge, l'école pourrait être l'un des moyens de sensibilisation. L'éducation à l'école : celle-ci doit commencer dès le plus jeune âge. Parmi les actions concrètes pouvant amener à modifier le comportement des individus vis-à-vis de la violence citons : - a L'introduction dans les programmes scolaires de thèmes relatifs au respect et à la dignité des femmes et de la condamnation de toute forme de violence contre elles, à travers l'éducation civique, l'éducation religieuse et les textes littéraires. - b La correction, dans les manuels scolaires, de l'image dégradée des femmes : situation d'infériorité de la mère vis-à-vis du père, exclusion du monde du travail et de l'espace public… - c L'implication des associations des parents d'élèves et de l'Association nationale pour la culture de la non-violence à l'école. Optimiser la législation Abrogation du code de la famille ou, à défaut, revoir ou compléter, selon le cas, la législation existante, principalement : - 1 Le Code de la famille dans ses articles les plus discriminatoires et susceptibles de favoriser la violence. Citons à titre d'exemple la polygamie (article 8), le divorce (l'article 48 comporte les éléments d'une répudiation déguisée), les successions. -2 Le code pénal : a) compléter les articles concernant les violences sexuelles par des définitions et qualifications précises relatives au viol (sous ses différentes formes) et aux attentats à la pudeur. Le cas de la sodomie est à définir afin d'en tirer une qualification et une sanction adéquates. Il serait souhaitable que la sodomie soit classée comme une forme de viol. b) Considérer, d'une manière générale, que la violence conjugale, y compris la violence sexuelle, est une infraction qui doit être sévèrement punie par la loi. c) Prévoir un article sur le harcèlement sexuel sur les lieux de travail ainsi qu'un article sur le harcèlement verbal. d) Considérer que les coups et blessures du conjoint (ou du concubin) constituent une circonstance aggravante. e) Réduire la durée de l'incapacité totale du travail de 15 jours à 8 jours ou ne pas du tout la limiter. 3) Légiférer dans les domaines suivants : - la reconnaissance de la paternité, autre que volontaire ; - la possibilité, pour les associations, de se porter partie civile dans certains cas (à titre d'exemple citons les cas des victimes de Hassi-Messaoud, Remchi et M'sila).