Il n'y avait pas grande influence jeudi passé à Aït Hichem, dans la daïra de Aïn El-Hammam, au premier jour de la deuxième édition du festival local du tapis organisé par l'association Tiliwa. Une activité qui accueille chaque année des exposants venus des quatre coins du pays pour assisster à ce festival, qui était, il y a deux ans en arrière, une fête villageoise, avant d'être institué en un festival local. Pour cette deuxième édition, 40 tisseuses seulement ont participé à ce festival, les seules encore en activité recensés au niveau de la localité par les organisateurs, qui voient un déclin de ce métier. Pour le commissaire du festival, M. Ould Blaïd : “40 tisseuses encore en activité ont été recensées cette année, alors que lors de la première édition, 89 ont participé à l'activité. Les gens s'intéressent de moins en moins à ce métier, c'est pourquoi on a placé cette deuxième édition sous le signe de la relance et de la modernisation de ce métier. Nous n'avons pas fait appel aux doyennes du tapis mais à la jeunesse qui est le porte-flambeau du tapis d'Aït Hichem. L'année passée, nous avons honoré, dans un moment solennel, les doyennes du tissage d'Aït Hichem, avec une remise de médailles et de diplômes, ce qui est considéré comme un moment de passation de mémoire entre l'ancienne et la nouvelle génération.” “On est en train de donner un nouveau repère et souffle à ce métier”, dira notre interlocuteur ajoutant que la Maison du Tapis d'Aït Hichem, fermée depuis plusieurs années, dont le siège est actuellement occupé par l'association culturelle Tiliwa, organisatrice de l'activité, sera érigée en une annexe du futur musée des arts traditionnels prévu à Tizi Ouzou. Pour cette année et pour la première fois, un concours du meilleurs tapis estampillé est lancé. Trois prix d'un mentant de 150 000, 100 000 et 50 000 DA sont prévus. Egalement, au programme de ce festival qui s'étalera du 21 au 25 juillet, des expositions permanentes, des pièces théâtrales, des chants et danses sont programmés. Des galas artistiques sont aussi attendus et seront animés par Rabah Asma, Tayeb Brahim, Tagrawla, Hassiba Amrouche, Ali Amrane. Perché à 1 200 m d'altitude, le village d'Aït Hichem a connu la première école de tissage créée en 1982. Ce qui a permis la codification des motifs et de la technique de ce métier ancestral. Les femmes utilisent cet espace comme un moyen lyrique et d'expression, tissé avec leurs forces, consumées derrière des fils de laine.