Quelques heures avant son spectacle au théâtre de verdure de la ville d'Oran, l'humoriste a rencontré la presse. Une occasion de revenir sur un fabuleux destin. La conférence de presse animée, hier, à Oran par l'humoriste Abdelkader Secteur a franchement viré à la gouaille devant une forte assistance de journalistes venus couvrir l'évènement bien avant l'évènement. Le show-man ne s'est pas départi de sa verve habituelle de pur produit ghazaoueti qui l'a fait connaître. “C'est mon accent ponctué de bribes caustiques qui m'a révélé au large public, c'est la clé de mon succès”, affirme-t-il. Abdelkader s'explique sur son surnom qui lui colle à la peau depuis l'âge de 13 ans. “Nous aimerions nous baigner dans le port de Ghazaouet non sans avoir réussi à franchie le secteur de la police non sans embarras. Le policier qui nous appréhenda au niveau du secteur fit son rapport en criant à tue-tête "saqtor" "saqtor"”. L'humoriste se mit à rire et à répéter pendant trois années cette expression qui ne le quittera plus jamais. Il parlera de son expérience filmique dans Hors-la loi en rendant hommage au réalisateur Rachid Bouchareb et à son ami Jamel Debbouze. Sa rencontre avec la star du rire français n'est pas le fait du hasard mais répondait plutôt à une invitation. “Ce n'est pas Jamel Debbouze qui m'a fait connaître au public de l'Hexagone mais ce sont les émigrés qui s'arrachaient mes cassettes et mes DVD”, souligne Abdelkader Secteur comme pour se dédouaner. Il avoue cependant être dans son “élément naturel” sur les planches face au public. Il assure sur le ton de la confidence que Jamel Debbouze était subjugué par ses sketches qu'il visionna dans leur totalité. “C'est grâce à Mohamed Hamidi que Jamel put prendre connaissance de mes show”, observe Abdelkader Secteur. Le réalisateur de la vedette française, lui-même originaire de la ville de Ghazaouet, a été donc l'instigateur de la complicité née entre les deux humoristes. “Il a fallu à peine dix minutes de réflexion à Jamel pour se décider à m'appeler”, ajoute Abdelkader Secteur. Il explique le choix du raffermissement de ses sujets et de l'abandon “momentané” de son accent par le fait de la présence en France d'une nombreuse masse d'émigrés aux sonorités linguistiques éparses. “J'ai une lourde responsabilité en France car je m'adresse d'abord à mes compatriotes qui proviennent de toutes les régions d'Algérie et pas seulement de ma ville natale de Ghazaouet”, tient-il à préciser. Interrogé sur son “omission” réelle ou supposée par l'ENTV, l'enfant de la ville transfrontalière avec la Maroc met les points sur les i. “Notre télévision nationale ne souffre aucune critique ou proposition allant dans le sens de l'amélioration des produits destinés aux téléspectateurs”, martèle-t-il. Il avouera n'avoir eu aucun contact avec l'Unique tandis qu'un bouquet de 27 sketches ont été déjà réalisés pour le compte de Beur TV. Abdelkader Secteur, modeste humoriste au talent immense, ne se reconnaît pas dans les gags à sensation politique. “Je ne suis pas un intellectuel. J'ai à peine le niveau de la 4e année moyenne. Je laisse ce genre de show à plus expérimenté que moi.” Détonant et détonnant Abdelkader !