Les familles des 17 marins otages algériens kidnappés par des pirates somaliens ont été reçues hier par l'ambassadeur de Jordanie à Hydra (Alger). Les familles, qui ont observé pour la deuxième fois un sit-in devant cette ambassade, d'où est originaire l'affréteur du navire MV Blida, affirment être déçues par l'entretien qu'elles venaient d'avoir avec le chef de la mission diplomatique jordanienne. “Nous avons été déçues car l'ambassadeur nous a informées qu'il ne pouvait rien faire sauf qu'il transmettrait nos doléances à son gouvernement et enverrait une lettre officielle concernant ce dossier. Le diplomate nous a fait savoir que son pays est aussi contre le paiement d'une rançon aux pirates mais il fera tout son possible pour trouver une solution à ce problème”, nous a affirmé une femme qui a assisté à l'entrevue et dont le frère fait partie des otages. Des propos qui n'ont pas rassuré les familles des otages venues demander des explications aux responsables de l'ambassade qui s'étaient engagés le 13 juin dernier à “faire le maximum pour la libération des otages”. “Mais un mois après, peu de choses ont été entreprises par la représentation diplomatique jordanienne même si celle-ci s'est montrée accueillante”, affirme un autre membre de la délégation. Les diplomates jordaniens avaient affirmé la première fois qu'ils n'avaient aucun renseignement sur l'affréteur du navire MV Blida et qu'il est inconnu en Jordanie, avant de confirmer que la société de l'affréteur n'a même pas de siège dans son pays. Ainsi, les familles sont sorties déçues de l'ambassade. “Nous sommes à cinq jours du Ramadhan, nous voulons que nos proches passent le mois sacré auprès de nous. Ce sont des otages et vous savez dans quel état ils se trouvent”. Un membre de la famille de l'un des marins otages, dira : “Cela fait plus d'une année que je n'ai pas vu mon père, je l'ai eu dernièrement au téléphone, il m'a raconté dans quel état lui et ses compagnons se trouvaient. Ils ne mangent que des pâtes mélangées à de l'eau impropre et salée, ils sont dans un état lamentable. Certains sont gravement malades. Ils leur ont coupé même l'électricité. Nous voulons que l'état algérien intervienne avant qu'il soit trop tard”. En attendant, les familles des marins algériens ne comptent pas baisser les bras, et ce, jusqu'à ce que leurs proches soient libérés des mains des pirates.