L�on Trotski divergeait profond�ment avec Joseph Staline dont il abhorrait et d�non�ait la gouvernance par trop bureaucratique avec ses z�les dictatoriaux. Louisa Hanoune, qui entretient quelques survivances du trotskisme en Alg�rie, trouve, elle, concevable de filer quelquefois des lunes de miel avec le pr�sident Bouteflika, qui emprunte � Staline ses exc�s � �touffer les libert�s politiques. C�est naturellement, que pour avril prochain, elle travaille � �viter � Bouteflika une campagne �lectorale en solitaire. Sofiane Ait-Iflis - Alger (Le Soir) - S�il est arriv� que la secr�taire g�n�rale du Parti des travailleurs (PT) exerce plus que tout le monde ses cordes vocales � tonner contre les lois et options �conomiques lib�rales, elle s�est cependant toujours retenue de s�en prendre au pr�sident de la R�publique lui-m�me. Ses boulets, souvent rouges, elle les catapulte � port�e mesur�e de sorte � n�atteindre que les seuls ministres. Notamment ceux � charge des d�partements de l��nergie et des mines et de l�industrie et de la promotion des investissements, en l�occurrence Chakib Khelil et Adelhamid Temmar. Comme si Abdelaziz Bouteflika est � innocenter de ce que ses ministres entreprennent, alors que c�est bien lui le ma�tre de la directive. Louisa Hanoune ne semble pas trop souffrir de cette incoh�rence, laquelle consiste � vilipender les ex�cutants tout en mettant un grand soin � �pargner l�ordonnateur. C�est l� le trait sp�cifique de cette professionnelle de la politique qui fr�quente en m�me temps et avec le m�me entrain l�opposition et le pouvoir. Par ce profil, elle a, si l�on veut, am�lior� �le soutien critique� � travers lequel l�ex-Parti de l�avant-garde socialiste (PAGS) s�est singularis� � la fin des ann�es 1970 et tout au long des ann�es 1980. Pour Louisa Hanoune, le pr�sident Bouteflika est, en d�pit de tout, digne de soutien. En t�moigne cette fi�vre dont elle a fait preuve � applaudir sa d�cision politique majeure de r�viser partiellement la Constitution afin de pouvoir, avril 2009 arriv�, postuler � sa propre succession � la magistrature supr�me. �C�est un acquis que nous avons pu restituer�, a-t-elle appr�ci� la suppression de la limitation des mandats pr�sidentiels. Cette conviction acquise, elle sera, en sus, tr�s peu regardante sur la mani�re dont le rafistolage constitutionnel allait s�op�rer. Elle cautionne le proc�d� : la conf�rence parlementaire. Elle et le reste des d�put�s du parti votent oui. Pourtant que de fois n�a-t-elle pas cri� haut et fort � l�ill�gitimit� du Parlement dont elle reste malgr� tout une pensionnaire. Elle n�est pas � cette incoh�rence pr�s. C�est � croire qu�elle affectionne cultiver les paradoxes. Infatigable oratrice, Louisa Hanoune aime � voir en les dirigeants latino-am�ricains des mod�les en termes de r�sistance � l�imp�rialisme tentaculaire. Elle en cite � chaque fois dans ses longs et r�currents discours. Elle fait de la question de la souverainet� nationale son leitmotiv de pr�dilection. Au point d�ailleurs de soup�onner la main de l��tranger dans toute action ou choix politique qui ne l�agr�e pas. Lorsque Sa�d Sadi, le pr�sident du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD) a eu la clairvoyance de revendiquer une observation internationale du scrutin pr�sidentiel, elle a �t� la premi�re � vocif�rer contre. Promptement. La pasionaria du Parti des travailleurs, candidate � la candidature pour l��lection pr�sidentielle prochaine, se montre ainsi hyperconfiante dans le m�canisme de surveillance que chapeautera le Premier ministre, adepte plus que d�autres de la reconduction de Bouteflika. A moins qu�elle n�ait pas le souci de la transparence du scrutin, elle sait pertinemment que les fraudes ont invariablement entach� les �lections. Elle a eu elle-m�me � en d�noncer. Candide, alors ? Peu de gens le croiront. Louisa Hanoune pagaie � �quidistance des rivages de l�opposition et des lisi�res agglom�r�es du pouvoir. Pour l��lection pr�sidentielle d�avril prochain, elle a choisi de ramer carr�ment en direction du pouvoir. A contre-courant de toute l�opposition qui pr�f�re bouder le scrutin, convaincue que les jeux sont faits depuis la r�vision de la Constitution le 12 novembre 2008. C�est pour la seconde fois qu�elle s�inscrit pour ces joutes. En 2004, elle r�colta le maigre 1% des suffrages exprim�s. S. A. I. Biographie express Louisa Hanoune est n�e le 7 avril 1954 � Chefka, dans la wilaya de Jijel. Ses parents �migrent � Annaba, apr�s l�ind�pendance. C�est dans cette ville qu�elle fait toute sa scolarit�, jusqu�� l�universit� o� elle �tudie le droit. C�est l� qu�elle se forge une conscience politique. Tout naturellement, elle s�imbibe des id�es socialisantes de l��poque. Elle a choisi de militer plus � gauche que ce que proposait � l��poque le PAGS. Elle milite au sein de l�Organisation socialiste des travailleurs (OST), une organisation clandestine d�ob�dience trotskiste. F�ministe, elle milite contre le code de la famille adopt� en 1984, du temps du parti unique, par l�Assembl�e populaire nationale. En 1985, elle fonde avec des camarades l�association pour l��galit� devant la loi entre les femmes et les hommes. Ses activit�s au sein de l�OST et de l�association lui valent d��tre arr�t�e en 1986. Condamn�e, elle purge une peine de 6 mois de prison. En 1990, � la faveur de la promulgation du multipartisme, elle fonde le Parti des travailleurs (PT) dont elle est porte-parole d�abord, puis secr�taire g�n�rale. Elle d�nonce l�arr�t du processus �lectoral, apr�s les l�gislatives de 1991. Elle participe � la r�union de Sant�Egidio, � Rome, en 1995, et paraphe le document dit �le Contrat national�. En 1997, elle est �lue d�put�e. Elle arrache un autre mandat de d�put� � la faveur des �lections l�gislatives de 2007. En 2004, elle participe � l��lection pr�sidentielle et r�colte 1% des suffrages. Elle est la premi�re femme alg�rienne � pr�tendre � la magistrature supr�me. Elle est candidate � la candidature pour la prochaine �lection pr�sidentielle.