Les formations politiques semblent tétanisées rien qu'à l'idée d'aborder le sujet. Cette échéance majeure dans la vie politique des partis serait-elle devenue «tabou» en Algérie? Le rendez-vous approche pourtant, à grands pas. Plusieurs événements rythmeront la vie quotidienne des Algériens d'ici le mois d'avril 2009. Il y aura le début du mois sacré du Ramadhan, la rentrée scolaire, l'Aïd el Fitr, la rentrée universitaire et l'Aïd el Kebir autant de dates qui ne manqueront certainement pas de constituer autant de causes afin de repousser le débat autour de la question. Il n'est un secret pour personne que les attentions et les oreilles sont surtout focalisées sur une très probable révision de la Constitution. Même si le terrain a été déblayé pour une telle éventualité, nul n'ignore que cela relève des prérogatives du président de la République. M.Abdelaziz Bouteflika ne s'est, jusqu'à aujourd'hui, pas encore prononcé sur la question. Toute la classe politique y est suspendue surtout, qu'en filigrane, pourrait se dessiner la possibilité d'un troisième mandat pour le chef de l'Etat. Pour cela, il est impératif que l'article 74 de la loi fondamentale, qui limite le mandat présidentiel à deux législatures subisse un lifting. Les choses pourraient se précipiter, mais faut-il encore que le président de la République en exprime la volonté. Le secret demeure jalousement gardé. La décision sera mûrement réfléchie semble nous dire M.Abdelaziz Bouteflika. Elle engage le devenir de près de 35 millions d'Algériens. Et pour quelles raisons, les candidats à l'élection présidentielle ne se dévoilent-ils pas? Ils hésitent à se lancer dans le bain. Pourtant, briguer la magistrature suprême du pays ne doit pas se refuser. Cela devrait même constituer un des objectifs prioritaires des leaders des formations politiques. Et de ce côté-là, l'opinion publique ne semble guère gâtée puisque qu'aucune information digne de cela ne filtre autour d'un sujet qui créera, sans aucun problème, l'événement majeur de cette fin d'année 2008 et du premier trimestre de l'année 2009. Les quartiers généraux des partis politiques restent muets à ce propos et n'émettent aucun signe évident qui puisse laisser penser que la campagne est enfin lancée. Quels seront les éventuels candidats à l'élection présidentielle d'avril 2009 qui se laisseront séduire par cette formidable aventure? Louisa Hanoune, Saïd Sadi, Mousa Touati...Des noms de femmes et d'hommes qui forment la jeune garde et l'élite politique de ce pays. Elle sera probablement appelée un jour à prendre en main les destinées de l'Algérie, non sans avoir franchi la terrible épreuve des urnes ainsi que son implacable verdict. Celle qui mène vers la plus haute marche du podium. Celle qui permettra en fonction de la démonstration de la part des candidats, de leurs capacités à gouverner, à réformer, à mettre en pratique des projets utiles, sociaux, économiques ou culturels. Marquer l'histoire en quelques sorte. Un tel challenge ne se refuse pas, ne peut se refuser. Pourquoi alors ce silence? Les prétendants ne se bousculent pas au portillon. Attendent-ils que le président de la République se prononce sur la révision de la Constitution et sur un troisième mandat que lui seul aura pris la décision de briguer? Parmi les partis les plus actifs cet été, celui du Parti des travailleurs s'est particulièrement illustré. Sa porte-parole est sur tous les fronts. Louisa Hanoune annonce-t-elle, d'ores et déjà, la couleur?