Les avis divergent quant à la récurrence de la pénurie de lait. Pour les consommateurs, il n'y a aucun doute : c'est un phénomène qui survient à chaque Ramadhan. “Ils le font exprès”, soutient-on. Le secteur lait est à nouveau en effervescence. La crise du lait en sachet que connaît présentement le chef-lieu de wilaya n'y est pas étrangère. Elle se traduit par des chaînes interminables. Le consommateur doit s'armer de patience. Il faut au minimum une heure d'attente pour s'approvisionner. Le quota fixé est de quatre litres, soit une réserve de deux jours. Le commerçant est contraint de fixer la quantité sinon il risque de priver d'autres familles du précieux liquide. Mais à quoi est due cette crise ? Les avis divergent quant à la récurrence de cette pénurie. Pour les consommateurs qui se sont relayés aux micros de Radio Soummam, il n'y a aucun doute : c'est un phénomène répétitif, qui survient à chaque Ramadhan. “Ils le font exprès”, soutient-on. “Comme c'est l'été, les laiteries préfèrent utiliser la poudre de lait dans la production de crèmes glacées. Forcément, on ne peut pas mettre sur le marché la même quantité de lait en sachets. Il n'y a aucun contrôle”, s'est indigné un citoyen particulièrement remonté contre cette crise cyclique. Les commerçants ne sont pas de cet avis. Pis encore, pour eux le véritable responsable de cette pénurie est le consommateur. Comment ? “Il ne faut pas oublier que le Ramadhan a coïncidé avec la fin de la saison estivale. Béjaïa y avait reçu des milliers de familles. Forcément, le lait n'était pas disponible en quantité suffisante. De plus, on est au mois d'août. Les usines fonctionnent au ralenti", a expliqué un commerçant au reporter de Radio Soummam. Conséquence ? En ce début du mois de Ramadhan, “les gens se sont mis à stocker au congélateur des dizaines de litres de lait. C'est ce qui explique ces longues queues devant les magasins”, a-t-il poursuivi. Bien qu'ils aient trouvé un soutien indéfectible auprès des commerçants, le point de vue des patrons des laiteries est paradoxalement proche de celui des consommateurs. Ils imputent ces pénuries aux quotas, jugés toujours insuffisants, des laiteries en lait de poudre. Le responsable de l'usine La Vallée a jugé insuffisantes. les quantités de lait en poudre allouées par l'Onil. Et les 5% d'augmentation accordés durant ce mois de Ramadhan ne peuvent pas y changer grand-chose. Il a expliqué aux auditeurs de Radio Soummam que la demande est en progression croissante. Cela démontre, si besoin était, que les dernières mesures prises par le gouvernement en vue de réduire la facture du lait en poudre n'ont pas résisté à l'épreuve du terrain. En réduisant les quotas des laiteries en lait de poudre, le gouvernement voulait les obliger à investir dans l'élevage et la production du lait cru et surtout de collecter celui produit par les petits producteurs et qui échappe au circuit de distribution.