La prophétie ne s'hérite pas sur le plan matériel et de l'affiliation. C'est Dieu qui l'accorde à qui Il veut. Par contre, sur le plan de la science oui ! Le Prophète (QSSSL) a dit que les savants sont les héritiers des prophètes. Les prophètes issus de la progéniture de Sidna Ibrahim, ce n'était pas le fruit d'un héritage automatique, au sens affiliation, mais d'un choix divin. Sur ce plan, le prophète Moïse a eu de grands savants et de grands guides après lui pour continuer son message en plus de la multitude des prophètes. Sidna Issa a eu des apôtres et des missionnaires de grands calibres. Le Coran nous a ramené les récits de quelques cas légendaires en payant de leur vie l'accomplissement de leur mission. Comme dans sourate Ya Sin pour les adeptes de Sidna Issa et Esoujda pour ceux de Moïse. “Nous avons fait d'eux des imams qui guidaient selon notre Ordre lorsqu'ils firent preuve de patience…). (S. Essoujda, verset 24) Le Prophète (QSSSL) a été sur ce plan très riche en héritage. Durant les longues et dures années de la Révélation, il forma une progéniture de compagnons à toute épreuve pour continuer la sauvegarde, l'enseignement et la transmission du message divin et du hadith. Le premier maître sur terre avait sa méthode à lui. Pédagogique, efficace, convaincante et scientifique. Laquelle ? Le Prophète (QSSSL) avait excellé dans l'oral dans une première période et dans l'écrit ensuite en encourageant l'alphabétisation et la lecture. Le Coran, parole divine, qui s'apprend par voie orale et s'écrit sur des supports, a une spécificité à lui qui permet de l'assimiler facilement pourvu d'être bien communiqué. Le Prophète (QSSSL) qui avait une faculté extraordinaire de vision, avait en plus son propre maître, l'Ange Gabriel, qui lui montrait comment apprendre et faire apprendre et communiquer selon les indications divines. Rien n'est laissé au hasard de telle façon que celui qui entend, est vite attiré en comprenant et assimilant, ce qui permet un apprentissage rapide et une mémorisation facile. Dans cette pédagogie, l'apprentissage et la compréhension vont de pair. L'apprentissage mécanique seul n'existe pas dans le langage mohamédien, contrairement à des pratiques déviées. Si bien que la majorité des compagnons, notamment les plus rapprochés apprenaient non seulement tout, mais comprenaient également tout et bien. Le secret dans tout cela réside dans la pédagogie coranique. Les exégètes retiennent les caractéristiques suivantes : - Le Coran était révélé selon les circonstances et par lots de versets. Chaque sourate ou chaque lot de versets était lié à un évènement particulier. La révélation des versets était vite mémorisée comme dans une actualité au jour le jour, semaine la semaine ou le mois le mois. Cela créait de la curiosité et emmenait les gens à suivre l'actualité pour être au fait des informations venant du Ciel. Les causes de la révélation étaient devenues elles-mêmes une branche importante du tafsir. En plus de la mémorisation et le rappel, elles permettent de mieux saisir le sens et la portée exacte des versets. Son impact dans la société et la cité était tel que même les adversaires du Coran étaient attirés et réagissaient sur les questions qui les concernaient, en instaurant un dialogue à distance ou de manière directe. Le message divin était ainsi connu aussi bien par des fidèles et par des autres pour qu'ils en soient témoins. Les réactions des gens de Koraïch étaient connues positivement et négativement. - Les techniques communicatives : on sait bien que le Coran est doté de techniques expressives propres pour faciliter sa transmission et sa compréhension. L'on distingue le Coran révélé à la Mecque avec sn style concis, lyrique, esthétique, rimé. Attirés par son charme, tout au début de la Révélation, les Koraïchites furent éblouis par son style proche à la fois de la poésie et de la prose. De plus, Il avait des formes expressives employant judicieusement l'interrogation, suivie de réponse, le jure et l'affirmation, l'ordre, l'interpellation, les refrains, les avertissements. De même, le Coran révélé à Médine avait ses particularités propres qui aident à sa transmission. L'on y trouve l'éloquence, la clarté et la richesse de langue et de style avec la domination de l'appel et du rappel en plus de l'interrogation et de la réponse et des autres techniques expressives propres à l'organisation de la vie citadine et en rapport avec les autres. Ibn El Qaim El Djouzia en a dénombré déjà en son temps plus de cent vingt modes d'expression. Ce sont les techniques enseignées aujourd'hui dans les manuels scolaires à la lettre. Il est rapporté des témoignages de compagnons qu'ils ne passaient d'un passage en moyenne de cinq à dix versets à un autre sans qu'ils ne le décortiquent en relevant ces techniques expressives pour les méditer, les comprendre et les appliquer. Nous aurons l'occasion de présenter de cas de sourates, l'une mecquoise et l'autre médinoise pour voir comment les compagnons les assimilaient facilement avec ces techniques de communication. (À suivre) S. B. Demain : Apprentissage, compréhension et application allaient ensemble