La raison invoquée par les non-payeurs est que l'ADE n'a rien investi dans le réseau de distribution du village. Les villageois exigent la réfection de tout le réseau de distribution, condition indispensable pour l'acquittement de leurs factures. Douze villages sur les 24 que compte la commune de Bouzeguène et trois autres villages de la commune d'Illoula Oumalou ne payent pas l'eau depuis plusieurs années. Les responsables de l'ADE n'établissent plus leurs factures alors que la fourniture d'eau n'a jamais été coupée. Cette situation frise le ridicule et le grotesque dans la mesure où tous les villages sont logés à la même enseigne concernant les investissements de l'ADE au niveau des réseaux. Si les habitants de ces quinze villages consomment leur part d'eau sans risque d'être coupés, les habitants des quinze autres villages qui reçoivent chaque bimestre des factures salées et parfois accompagnées de pénalités de retard sont sommés de régler leurs redevances sous quinzaine sous peine de recevoir un agent de recouvrement de l'ADE accompagné d'un plombier qui, faute de non-paiement, procédera aussitôt à la coupure et à la cessation de l'alimentation. Il y a là une grande injustice dans le traitement des abonnés de l'ADE. Ces villages qui refusent de payer ne sont pas plus lésés que ceux qui s'acquittent de leurs factures depuis plus de 20 ans. La raison invoquée par les non-payeurs est que l'ADE n'a rien investi dans le réseau de distribution du village. Les villageois exigent la réfection de tout le réseau de distribution, condition indispensable pour l'acquittement de leurs factures. De l'autre côté, les bons payeurs, eux aussi, n'ont bénéficié d'aucune subvention de l'ADE pour la réfection du réseau de distribution. Paradoxalement, et c'est ce qui est blessant, les villages qui ne payent pas sont les mieux servis. En dépit de cette situation ridicule, les contribuables et les non-contribuables sont classés à la même enseigne. Dans un pays qui se respecte, les bons payeurs doivent avoir des faveurs. Quelque deux à trois villages ont trouvé une astuce fort alléchante, c'est celle de payer, comme on dit ici à Bouzeguène, au gros, c'est-à-dire une seule facture pour tout le village. C'est ainsi que pour 1 000 à 2 000 habitants que compte le village, la facture payée par le comité ne dépasserait pas les trois mille dinars. Une facture ridicule dont la somme est payée par un seul abonné dans les villages bons payeurs. Pour mettre les habitants de Bouzeguène sur le même pied d'égalité, il faudrait une véritable révolution. Les pouvoirs publics ont investi beaucoup d'argent pour l'amélioration de l'alimentation en eau potable mais sur le terrain la situation ne cesse de s'aggraver; les restrictions se généralisent dans tous les villages reliés au réseau de l'ADE. La vétusté des réseaux usés par la terre entraînant la perte de quantités énormes du précieux liquide en plus des centaines de piquages illicites qui font que la population continue de manger du pain noir. Toutes les conduites (la principale et les réseaux) doivent être refaites avec un plan précis de répartition équitable du précieux liquide, avec la comptabilisation et la mise aux normes de tous les compteurs, ce qui mettra sur le même pied d'égalité tous les villages dans la répartition de l'eau et l'acquittement des factures. Par ailleurs, les autorités locales, APC et daïra, doivent, dans les plus brefs délais, faire des pieds et des mains pour arracher le projet de raccordement aux barrages de Taksebt ou Koudiat Asserdoun comme le font la plupart des localités.