Toutes les catégories sociales, étudiants, ouvriers, fonctionnaires, mères de famille et jeunes chômeurs, viennent se presser à l'entrée du restaurant “Meïdat Ramadhan” initié par Hamoud Boualem au quartier de Sidi-Yahia. Ce n'est pas une boutade, il y a bel et bien un restaurant dédié aux nécessiteux à Sidi-Yahia, ce quartier huppé de la capitale où des centaines de personnes, hommes, femmes, enfants, jeunes et moins jeunes, viennent chaque jour, depuis le début du Ramadhan, au rendez-vous du f'tour chez Meïdat Ramadhan de Hamoud Boualem. Un élan de solidarité de la part de la célèbre entreprise de boissons gazeuses Hamoud qui a décidé de dédier ces endroits pour le f'tour, pas seulement aux nécessiteux, mais également à toute personne de passage ne sachant pas où aller pour rompre le jeûne. Le restaurant de Sidi-Yahia est situé dans un endroit discret. On ne le découvre qu'une fois arrivé. Meïdat Hamoud Boualem peut-on lire sur une plaque apposée sur la porte d'entrée. 19h30, des dizaines de personnes attendent encore devant la porte, alors que les premiers sont déjà devant leur assiette de chorba. Face à l'ampleur de la demande, les responsables de Hamoud Boualem s'adaptent. En plus de la salle principale qui peut accueillir plus d'une centaine de personnes à la fois, ils ont installé quatre tentes pour la circonstance. Ce restaurant comme trois autres dans la capitale ont ouvert leurs portes pour recevoir les nécessiteux. Mais pas seulement. En effet, si le cliché reste celui des restaurants de la rahma qui accueillent uniquement les pauvres et les nécessiteux, ce n'est pas le cas pour ces restaurants de Hamoud Boualem, appelés pudiquement Meïdat Ramadhan. Une façon d'évacuer le côté “misère” de cette action de solidarité. Ils sont étudiants, ouvriers de différents chantiers de la capitale, mais aussi simples passants au moment d'el-adhan. “Je viens ici depuis le deuxième jour du Ramadhan, c'est un ami qui a mangé ici et qui m'en a fait part. La chose qui me plaît ici à Meïdat Ramadhan de Hamoud Boualem, c'est l'organisation et la gentillesse du personnel, tout souriant, et cela vaut plus qu'un simple repas. Ceci, sans parler de la nourriture qu'on nous sert. Elle est magnifique et consistante, on mange chaque jour de la viande. Un repas complet avec chorba, plat de résistance avec viande, dessert, limonade et eau minérale”, nous dira Ali, étudiant en 3e année, accompagné de certains de ses camarades. Le ministre de la Solidarité fait partie des illustres personnes qui ont partagé la chorba avec les jeûneurs. Jean Feminier : “Cette année, on a voulu être prêt des gens” Juste devant le portail, il passe quasiment inaperçu autour de ce beau monde et participe comme tout un chacun au sein de son personnel à l'organisation. Lui, c'est le DG de l'entreprise, Jean Feminier, avec qui nous avons eu une discussion sur cette louable initiative. “Cette année, nous avons préféré être près des gens, la proximité est très importante, et nous avons divisé en trois endroits, à Alger, Maqaria Hussein Dey, Birkhadem, et là où nous sommes, ici à Sidi-Yahia. Sachant qu'il y a aussi deux autres restaurants similaires dans deux autres villes du pays, à savoir Boufarik et Oran”, indiquera-t-il. Au niveau des différentes unités de Hamoud, des f'tours sont également organisés. “Nous informons, mais de manière très discrète, les gens à travers notamment les mosquées. Il s'agit du mois béni et d'une action caritative, et c'est pour cela que nous avons opté pour la discrétion. Hamoud est une entreprise citoyenne et discrète, qui est toujours proche de ses consommateurs, aussi bien au niveau de la qualité qu'au niveau des prix de ses produits. Donc, le rapport qualité-prix est toujours bon”, rapporte encore Jean Feminier. En tout, plus de 7 000 repas et 1 tonne 200 kilos de viande sont consommés par jour. “C'est énorme et on ne sert que de la viande rouge, soit du mouton, soit du bœuf”, nous dira encore le directeur général de Hamoud Boualem. Outre la consistance des repas servis, il y a aussi l'hygiène qui vient s'ajouter à la convivialité et à la chaleur des lieux. Une réelle satisfaction pour le directeur général, M. Feminier, qui dira que cette opération “est un réel succès, puisque cela n'attire pas uniquement les nécessiteux, mais aussi tout le monde, même les notables. Il y a eu la visite du ministre de la Solidarité nationale, des maires. Beaucoup viennent nous voir et partager ces moments avec nous. Je remercie les autorités algériennes pour leur soutien et tous ceux qui, de près ou de loin, apportent un plus à cette initiative et nous donnent l'envie de faire plus et rester toujours au même niveau du standard de qualité de Hamoud Boualem”, a conclu M. Feminier qui nous a dit aussi son bonheur de partager avec les Algériens la rupture du jeûne en ce mois sacré.