résumé : Hakima découvre l'école et ses secrets. Elle s'y plaît. Les lettres alphabétiques n'étaient pas une énigme pour elle, bien au contraire, elle connaissait déjà beaucoup de choses là-dessus, car sa maman l'avait déjà initiée. Mais désormais, elle devrait apprendre à se débrouiller seule. 5eme partie Hakima insiste : - Je veux comprendre… - Il n'y a rien à comprendre ma puce, tu veux que je te dise : moi aussi j'étais autrefois une toute petite fillette tout comme toi, et ma maman me coiffait avec des rubans et m'accompagnait à l'école. - Non ! C'est vrai…. ? Hakima avait du mal à imaginer sa “maman” en petite fille avec des rubans dans les cheveux. - Ma chérie, tout le monde passe par là. Nous sommes tous fait ainsi… Comme la fillette demeurait ébahie devant tant de “révélations” la jeune femme préféra changer de sujet : - Et si tu me montrais un peu ce que tu as fais aujourd'hui à l'école ? Hakima toute fière, ouvrit son cartable, et retira son ardoise : - J'ai repris exactement ce que le maître avait tracé sur son tableau, regarde : Elle exhibe fièrement “son trophée” et sourit : - Ai-je bien travaillé ? Sa “maman” hoche la tête d'un air satisfait : - Très bien même, mais il faudra persévérer et redoubler d'efforts. L'école est un monde qui ne livre ses secrets qu'a ceux qui daignent les découvrir, et pour cela, il faudra suivre à la lettre les instructions de tes enseignants. Hakima sourit : - Tu me l'as tant répété que je ne pense pas oublier tout çà de sitôt… Elle se serre contre sa bienfaitrice, et cette dernière sentit les larmes monter à ses yeux : pauvre petite, le jour où elle découvrira qui elle était, cela la choquerait à coup sûr. Ne va-t-elle pas défaillir à ce moment là ? Elle secoue ses boucles, et resserre son étreinte. Hakima était son enfant, cette enfant que la nature lui avait refusé. Elle pousse un soupir. Dans sa tentative de retrouver le bonheur perdu, elle s'était attachée particulièrement à cette enfant, une orpheline parmi les autres. Elle l'aurait adoptée avec joie, mais son mari s'y était opposé, et sa belle famille, lui avait insinué son refus d'une manière si agressive, qu'elle n'avait plus jugé opportun de reparler de ce sujet. Hakima était adorable aujourd'hui dans sa petite blouse d'écolière et sa robe à petite fleurs. Elle lui avait offert une belle paire de chaussures et des chaussettes blanches. Elle était capable de lui offrir le monde entier si cela pouvait se faire…. Si sa famille n'était pas contre cette adoption, Hakima serait aujourd'hui dans une maison bien plus chaleureuse que ce foyer pour enfants assistés, aux murs lézardés et glaciaux. Elle essuie ses yeux d'une main rageuse, et revint vers la petite fille : - Je dois rentrer maintenant. Je reviendrais demain pour t'accompagner à l'école, mais dans une semaine tout au plus je vais limiter mes déplacements. Hakima la regarde dans les yeux : - Tu ne viendras plus… ? - Mais si, bien sûr que je viendrais, mais pas aussi souvent. Maintenant que tu es à l'école, tu devrais apprendre à ne compter que sur toi-même. Tu vois Hakima, ce n'est pas de gaieté de cœur que je fais çà, c'est plus pour ton bien que pour autre chose. Nous allons toutes les deux nous retrouver chaque week-end, et tu me raconteras tout ce que tu auras fais durant toute la semaine. Hein, n'est ce pas ? - Oui, lance Hakima d'une petite voix, les lèvres tremblantes, alors que les larmes inondaient son visage. - Ah, Ah non! Ne recommence pas. Qu'est ce qui était convenu entre nous ma chérie. ? Hein, allez, essuie tes larmes. Tu seras bientôt heureuse de ne pas m'avoir dans tes “jupons” alors que tu vas rentrer chaque jour de l'école épuisée par une longue journée d'études. Hakima saute au cou de sa “maman” : - Tu vas me manquer énormément. - À moi aussi, ma puce, mais c'est ainsi que tu deviendras adulte et responsable de tes actes plus tard. Un enfant trop couvé n'est jamais lui-même. (À suivre) Y. H.