Résumé : Hakima ne voulait pas manger son gâteau car elle avait peur de tomber malade. Mais sa maman la rassure… Et puis maintenant qu'elle est une grande fille, on va l'inscrire à l'école…Elle était triste de devoir quitter sa maman. Cette dernière lui propose de l'accompagner. 4eme partie La femme chasse ses idées d'un geste impatient de sa main. Dieu y pourvoira se dit-elle. Pour le moment, laissons cette enfant croire tout juste à ce qui l'entoure. Il sera toujours tôt pour elle de découvrir la triste vérité. Elle sourit et lance : - On va te donner un beau cartable et des affaires. Mais tu me promettras de bien travailler à l'école. - C'est promis…..Je ferais de mon mieux. - Aussi intelligente que tu es, tu auras vite fait de rafler les meilleures notes…. Hakima sourit : - Tu seras fière de moi ?. - À coup sûr….Mais retournons à ton anniversaire….Si tu t'entêtes à trop hésiter, tu risques de ne trouver que des miettes dans les assiettes… Sa poupée toujours serrée contre elle, Hakima prend la main de sa maman et se dirige vers le milieu de la salle où les enfants faisaient la fête à leur manière. Un monde d'innocence et de naïveté ! Les jours et les mois passent. On était déjà à la fin de l'été, et la rentrée des classes approchait. Hakima et quelques fillettes de son âge sont inscrites dans une école qui se trouvait non loin de leur lieu de résidence. À chacune d'elles, on avait remis un cartable garni et une blouse. Fières comme des reines, elles ne se firent pas prier pour se lever plus tôt qu'à leur habitude, et se rendre à leur première leçon. En fin de journée, elles étaient toutes épuisées, mais heureuses et radieuses. Un nouveau monde s'ouvrait à elle. Un univers peuplé d'autres filles, dont elle venait de faire connaissance, et d'un maître d'école à l'air sévère, qui, dès leur entrée en classe, leur avait demandé de bien se tenir, et surtout de suivre attentivement ses instructions. Il faisait un peu peur ce Monsieur à l'allure un peu trop stricte, qui avait un regard pénétrant. Hakima avait sourit en le regardant inscrire les premières lettres de l'alphabet sur le grand tableau. Ces lettres, elle les connaissait déjà. Sa “maman” l'avait initiée au secret de ces signes qui pouvaient se transformer en mots, puis en phrases, puis en texte. Elle avait appris, tout dernièrement, que dès qu'on apprenait toutes les lettres de l'alphabet, on pouvait déchiffrer facilement les mots. Sa “maman” est allée jusqu'à lui ramener des livres de contes, tout coloriés, qui dévoilaient un monde merveilleux à ceux qui savaient percer leurs secrets. Ces livres “parlent” ! Mais pour comprendre leur langage, il faudrait redoubler d'efforts, et bien travailler, afin d'arriver à assimiler les signes et à les retenir. Et surtout à ne pas les oublier de si tôt. Hakima avait compris tout çà dès le premier cours. Le matin même, sa "maman" lui avait encore réitéré ses recommandations. Si elle ne comprenait pas, ou n'arrivait pas à suivre, elle n'aurait qu'à poser des questions, ou à demander des explications à son maître d'école. Le tout est de savoir se concentrer sur chaque leçon, et de suivre attentivement et quotidiennement les directives scolaires. La petite fille s'était sentie dans son élément dès que ses pieds eurent foulé le sol de l'établissement. En fin de journée elle était, certes, un peu étourdie, mais avait tenu à suivre les conseils de sa "maman" à la lettre, et c'est d'un air léger et sûr, qu'elle racontera en fin de journée à cette dernière ses impressions. Oui l'école lui plaisait. Cela sentait bon l'odeur des livres, et la craie. Sur son ardoise, elle avait griffonné quelques premiers rudiments, et s'était promis de les relire le soir même. - Tu m'accompagneras demain aussi maman ? - Si tu veux… Mais d'ici peu de temps, il faudra que tu apprennes à te débrouiller toi-même. Hakima parut déçue, et la jeune femme lui caresse les cheveux : - Ne sois pas triste ma chérie. Je ne fais que t'initier à ta future vie d'écolière. Si je dois te servir de chaperon à chaque fois, tu ne sauras jamais te débrouiller seule dans ta future vie. Tu es appelée à grandir Hakima. Tu ne resteras pas toujours cette petite écolière avec des nattes et des rubans. Viendra bientôt le moment où tu aimerais voler de tes propres ailes. Alors il faudra s'y préparer dès maintenant. Hakima hoche la tête avant de demander : - Je ne pourrais pas rester un peu plus longtemps une petite fille ? Sa "maman" sourit : - Non ma chérie. La loi de la nature ne nous permet pas de changer ses données. Nous sommes tous appelés à venir au monde, à grandir, puis à vieillir, et puis hop un jour on part. - Où çà ? La jeune femme sourit encore : - Dans un autre monde ma chérie. - Un autre monde ? Il existe donc un autre monde ? - Oui. Mais tu es encore trop jeune pour comprendre ces choses là…. (À suivre) Y. H.