L'argent facile a vite pris le dessus sur l'éthique pour certains de ces établissements, à commencer par le coût exorbitant des actes qui se facturent à la tête du client. L'apport des cliniques privées au système de la santé publique est incontestable parce qu'elles étaient censées apporter une émulation, d'une part, et permettre à des professeurs chevronnés de s'installer, d'autre part. En moins de dix ans, on a connu une floraison de ces structures qui sont au nombre de 300, mais dont la plupart sont installées au Nord et dans les grandes villes, à un jet de pierre d'un hôpital, alors qu'il eût fallu encourager, par des facilitations, leur implantation dans les zones démunies. Ce qui devait être à l'origine, dans l'esprit des initiateurs de cette ouverture dans le secteur de la santé, un apport et une niche de marché à occuper est devenu ce que le citoyen appelle “la médecine des riches”, même si cette frange de la population se voit obligée de s'y rendre pour diverses raisons dont la plus importante reste la disponibilité des médecins et l'urgence dans la prise en charge de l'acte médical, en sacrifiant économies et bijoux de famille. Malheureusement, l'argent facile a vite pris le dessus sur l'éthique pour certains de ces établissements, à commencer par le coût exorbitant des actes qui se facturent à la tête du client alors qu'il revient au ministère de tutelle de normaliser les différentes prestations, l'inexistence de toute traçabilité (factures, ordonnances…), et ce, pour échapper au fisc. Le marché informel tant critiqué commence aussi à ce niveau quand un médecin assermenté refuse le paiement par chèque et la délivrance d'une facture pour qu'il n'y ait aucune traçabilité. Et pourtant, dans chaque conseil d'administration siège un représentant de la caisse de Sécurité sociale. Le plus dramatique aussi c'est quand c'est un médecin hospitalo-universitaire qui donne rendez-vous à son patient dans une structure privée où il fait des “piges” pour arrondir ses fins de mois, exonérées de toutes charges. Mais le plus inacceptable c'est quand un malade présentant des difficultés est dirigé sur un hôpital mieux doté en équipements et en personnel médical. Combien de décès ont été enregistrés dans ces structures à cause d'une mauvaise prise en charge dans le bloc opératoire ? Erreur médicale ou mektoub ? Mais l'erreur médicale existe-t-elle chez nous ? O. A. [email protected]