Une tentative de kidnapping contre un citoyen du village d'El-Bir dans la région de Mâatkas, perpétrée dans la nuit de jeudi à vendredi par un groupe armé, a tourné au drame. Ce terrible massacre est survenu après que les vaillants villageois eurent accouru pour déjouer la tentative terroriste tout en payant malheureusement un lourd tribut qui s'est traduit par la perte de trois valeureux et dignes fils, F. Rabah, 47 ans, un transporteur de voyageurs de son état, ainsi que deux jeunes lâchement assassinés à la fleur de l'âge, les nommés I. Brahim, 28 ans et I. Karim, la trentaine. Cet acte héroïque de courage, de lutte et de secours a mal tourné dans ce paisible village car ayant coûté la vie à deux jeunes innocents et un père de famille exemplaire. Des citoyens qui n'ont pas hésité à braver le danger pourtant prévisible eu égard au climat d'insécurité qui prévaut actuellement dans la région. “Désormais, les noms de Rabah, Brahim et Karim seront à tout jamais gravés dans nos cœurs. Ils sont morts en hommes valeureux pour avoir défendu l'honneur de l'un des nôtres”, nous dira un jeune homme rencontré sur les lieux macabres, les yeux larmoyants et retenant péniblement ses larmes. Des lieux qui portent fraîchement les traces de ce qui s'était passé la nuit précédente, et ce, à travers tous les impacts de balle, les douilles et cette mare de sang terrifiante à même le sol. Tout a commencé vers minuit, lorsque les membres du groupe armé ciblant la famille d'un émigré rentré le jour même de France, avait alors pris en otage le cadet de la famille qu'ils obligèrent à simuler une situation ordinaire pour appeler son frère aîné. Sorti de chez lui, on exigea de lui alors une somme de deux cent millions de centimes, sous peine d'exécuter son jeune frère. Feignant d'obtempérer, il rentre à la maison pour soi-disant leur ramener la somme demandée et il profita de la brèche pour alerter son beau-frère, habitant à quelques encablures de là. Sans perdre de temps et armé de son fusil de chasse, ce dernier, accompagné de ses deux frères, se dirigea immédiatement vers le café du village où tout le monde avait l'habitude de se rassembler tard la nuit autour de parties de dominos en ces veillées ramadhanesques. Quelques instants après, le groupe armé a été assiégé par une nuée de villageois qui exigèrent fermement la libération du malheureux otage et de quitter rapidement les lieux. Ces derniers, selon nos sources, en guise de réponse, avertirent le beau-frère qui guidait les villageois de ne pas user de son arme et tirèrent des coups de sommation en l'air. Ce à quoi, il répondit par un coup de feu. Et c'est à ce moment, que l'otage a été lâchement exécuté alors que des rafales tirées dans le tas en direction de la foule compacte. Les malheureuses victimes se sont affaissées au moment même où le groupe réussit à prendre la fuite vers une direction inconnue, et ce, à la faveur de la nuit. Alors que les victimes ont été évacuées au CHU Mohamed-Nedir de Tizi Ouzou, les forces de l'ANP ont investi les lieux. Soutenues par des hélicoptères, elles ont ratissé tous les coins environnants mais le bilan de cette opération militaire n'a pas été divulgué jusqu'à hier soir. Pour l'heure, l'on ne sait pas encore s'il s'agit d'un acte terroriste ou d'un acte de banditisme encore que, selon des témoignages recueillis sur place, les assassins ont agi à visage découvert tout en profitant de l'obscurité pour ne pas être reconnus et identifiés. Pour rappel, cet acte odieux fait suite à une précédente incursion avortée au village voisin, d'Ighil-Aouene, en l'occurrence, il y a de cela un peu plus d'une semaine. C'est un faux barrage dressé aussi par des inconnus armés sur la route menant au village d'Ighil-Tegdhivine, dans la région de Berkouka, où un citoyen a failli être délesté de son véhicule.