Après avoir sillonné plusieurs villes algériennes, Karim Belhadj, a enfin fait escale à Alger pour présenter son spectacle Karim, Adieu la banlieue. L'humoriste est arrivé à la salle d'Ibn Zeydoun, jeudi dernier, muni d'une valise remplie de costumes. Comme un caméléon, le comédien enfilait la peau de personnages différents et changeait les accents avec facilité, donnant l'impression de posséder plusieurs personnalités et nationalités. Dans un show d'une heure, il a entraîné le public dans un monde loufoque et hilarant. Les rires aux éclats s'entendaient dans toute la salle. Il a interprété de nombreux personnages qui font rappeler un oncle, un voisin où un collègue de travail. Avec une touche caricaturale pleine de dérision, Karim a dressé un tableau sur la population maghrébine en France et les étrangers en général, comme les juifs, les chinois et les portugais. “Adieu la banlieue est en rapport à mon souhait de quitter la banlieue et de partir vivre ailleurs. Mes sketches reflètent les banlieusards, notamment les familles, le jeune qui préfère fumer du haschich au lieu de bosser et tant d'autres”, nous-a-t-il confié. À propos de la tournée réalisée du 5 au 20 août à travers l'Algérie, Karim estime l'avoir faite pour “donner un aperçu sur la vie de la communauté algérienne en France. Je suis Algérien et je voulais surtout me produire devant le public de mon pays”. Avec un humour sarcastique, Karim tourne tout en dérision avec un accent qui reflète les clichés et les stéréotypes qu'on se fait des émigrés. Le sketch intitulé l'invité de ça se discute met en scène l'Algérien Mouloud Tabasse qui bat sa femme. “Je ne suis pas agressif”, se défend tout au long du sketch Mouloud, “cette violence est héréditaire”. Avec chaque sketch (d'une durée de cinq à dix minutes), Karim provoque l'euphorie totale. Tout au long de la représentation, l'humoriste a utilisé des clichés dans ses sketches ; le juif David Benichou le radin, l'algérienne qui ne veut pas marier son fils à une “gaouria” française, les têtes de l'emploi à l'ANPE…etc. Originaire de M'sila, Karim Belhadj s'est installé depuis très jeune, à Lyon. Avant de découvrir son talent à faire rire les gens, il était fleuriste. Il entre dans le monde artistique en 1990, par l'émission La classe de Fabrice sur France3. En 2000, il revient sur les planches des casinos. En Algérie, il réalise des caméras cachées, et joue dans le film Il était une fois dans l'Oued de Djamel Bensalah et Ness M'leh City de Djaâfar Gacem. Par ailleurs, Karim a jonglé d'un personnage à l'autre dans son one man show. En outre, le personnage de “Michou, le flic homosexuel” n'a pas été joué car “je ne connais pas la réaction du public algérien, s'ils acceptent ce sujet où non !”, a-t-il souligné. Karim, Adieu la banlieue est un spectacle fort sympathique qui en quelque sorte renforce les idées reçues sur la communauté maghrébine en France.