Le spectrale Sandrine de l'humoriste français d'origine camerounaise Dieudonné M'bala M'bala, présenté dans la soirée de jeudi à la salle Atlas (Alger) a drainé un public dense. «Voilà bien longtemps que je n'ai pas joué devant une salle comble», s'est ému l'humoriste devant un public venu en grand nombre malgré la cherté des billets (entre 2 000 et 2 500 dinars). L'humoriste, connu pour ses positions politiques antisionistes, a consacré la première partie de son spectacle à expliquer les raisons de son interdiction en France. Il a souligné qu'il est «victime d'une stigmatisation» en tant qu'«humoriste antisémite parce qu'il refuse de se «conformer aux exigences du lobby sioniste qui contrôle la scène culturelle française». Le spectacle présenté devant des spectateurs ravis par les notes d'humour de l'artiste, intitulé Sandrine et traitant de la violence conjugale a été régulièrement entrecoupé par des ellipses où le comédien se glissait dans la peau de personnages complètement étrangers au sujet principal. L'humoriste français passait ainsi de l'expert chinois en «biologie féminine» à l'avocat congolais, au sexiste arabe et à un Africain investi de hautes missions avec une parfaite aisance dans l'imitation des accents. Les différentes ellipses et la longue introduction ont laissé, cependant, peu d'espace au sujet principal qu'est la violence conjugale. La fin du spectacle a été réservée à un hommage au peuple palestinien. Dieudonné s'est alors mis dans la peau d'un kamikaze palestinien qui tout en récitant un poème émouvant, fait ses adieux à sa patrie. C'est la deuxième fois que cet humoriste visite l'Algérie qui, a-t-il dit, est le seul pays africain à avoir accepté de l'accueillir.