Le rossignol du raï qui collectionne les succès est un des meilleurs interprètes du raï-love. Avec sa voix excentrique et originale, il s'est non seulement illustré dans un style mais l'a également développé. Rencontré à Oujda, dans le cadre du cinquième Festival international du raï, il s'est confié à nous en toute liberté… Liberté : Même au-delà de nos frontières, le raï est très prisé. À Oujda, où vous avez pris part au Festival international du raï, le public a repris vos chansons en chœur. Comment expliquez-vous cela ? Mohamed Lamine : C'est le résultat d'un produit bien travaillé et bien présenté. Cela prouve que le raï est un genre musical très authentique et c'est ce qui a fait sa notoriété à l'échelle internationale. Le raï est sorti de l'Algérie et demeurera un patrimoine algérien. Après, quand on voit qu'un pays frère comme le Maroc s'intéresse au raï, moi personnellement ça me fait énormément plaisir et je le considère comme un respect et un soutien supplémentaire à la chanson et la musique raï. On vous reproche le fait d'être trop exigeant pour ce qui est de votre participation à des galas et festivals, notamment en ce qui concerne le choix et la présence des artistes ? C'est archifaux. À aucun moment, je n'ai exigé la participation ou la présence de quiconque avec moi à une soirée mais j'aime savoir à l'avance les noms des artistes qui sont programmés avec moi dans la même soirée. J'ai une personnalité et là où je suis invité, j'aimerai être considéré à ma juste valeur. Pensez-vous, en tant que raïman que la relève est assurée pour la chanson et la musique raï ? En ce qui me concerne, je constate que pour le raï, la relève est assurée, car il y a de jeunes talents avec de très belles voix qui ne cessent d'émerger et attendent qu'on leur donne leur chance. Maintenant, ce n'est plus comme avant, surtout avec le phénomène du piratage, ou les producteurs et les maisons d'édition font plus attention avant de prendre en charge un jeune talent, même s'il a une très belle voix. Donc, ils préfèrent travailler avec un ancien que de prendre le risque avec un nouveau. Qu'en est-il du différend que vous avez avec le chanteur marocain Lahlou ? Il y a trois ans, j'ai repris la chanson Chefchaouen nouara de Lahlou et je l'ai intitulée Dzaïr nouara. Pour ce qui est de cette affaire, on s'est rencontré et tout est rentré dans l'ordre. Moi j'ai un répertoire assez riche et c'est rare que je fasse une reprise. Désormais, si je serais tenté pour reprendre une chanson, d'abord, il faut que la chanson et la musique me plaisent et le chanteur aussi, ensuite rien ne m'empêchera d'aller voir le propriétaire de l'œuvre et de demander son autorisation. Je pense qu'il n y a pas de honte à faire cela. Depuis vos débuts, vous n'avez pas changé de style, vous êtes resté toujours dans le registre de la chanson sentimentale ? Pourquoi voulez vous que je change? C'est mon propre style, il plaît beaucoup au public et je suis très satisfait de mon choix. Vous arrive-t-il de défendre une cause à travers vos chansons et qu'en est-il de votre programme de 2011 ? En tant qu'artiste, je transmets à travers mes chansons des messages d'amour, de paix, de solidarité et de fraternité. Ces messages sont pour les enfants d'un même peuple et pour les peuples du monde entier. Je suis par contre opposé à l'incitation à la violence et à la haine dans la musique. Pour ce qui est de mon programme de cette année, je suis très sollicité en Algérie et à l'étranger.