Une soirée musicale a eu lieu, il y a quelques jours, à Batna avec les musiciens de la troupe de variétés El Fejr, ceux de la troupe El-Mostaqbal, et le grand compositeur et maestro de l'orchestre pilote de la station régionale de Constantine, Mahmoud Chérif. Les musiciens ont ravivé les souvenirs et ressuscité le passé. Pendant qu'une douce musique était jouée, Benmehdi Hafsi, un excellent joueur d'oud et Djemaï Rahal, ancien chef d'orchestre de la troupe de variétés musicales d'El-Fejr de la ville de Batna nous rappelle des souvenirs d'autrefois. Ce dernier nous parle longuement de la création du groupe El-Mostaqbal en 1968 et des moments de gloire vers la fin des années 1970. Djemaï Rahal a rappelé le parcours riche de cette formation qui a accompagné les plus grands, notamment Zoulikha, Abdeleslem Ababsa et Meriem Wafa. Les souvenirs émergent, les voix s'étranglent et les yeux larmoient. Djemaï Rahal visionne une cassette de la défunte chanteuse Zoulikha datant à l'année 1981. Il nous montre sur l'écran les musiciens Chiba Touhami flûtiste (maintenant retraité), Rachid Hellah, actuellement notaire, Djenane Touhami, le violoniste, décédé, Hamid Seghir, Benadjaï Nor-Eddine, un cadre, Bouchahar Brahim percussionniste dit Chawawa Ould Lebled (qui vit en France actuellement), Benmahdi Hafsi, Arraâr Messaoud, Laïb Hocine et tant d'autres encore. On parle de quelques survivants qui continuent à activer dans le groupe El-Mostaqbal et qui ont accompagné dernièrement le chanteur de chaâbi, Rachid Khali, lors du concert qu'il a donné au Théâtre régional de Batna. Alors que les souvenirs se racontent, leurs instruments jouent des airs d'amour, d'amitié, de nostalgie et de tristesse, accompagnés quelquefois de refrains pénétrants et doux à la fois. C'est le tour du grand compositeur et chef d'orchestre Mahmoud Chérif, de nous évoquer la belle époque des années 1970 et précisément de l'année 1973 où il prend la direction de l'orchestre pilote de Constantine. “Comme il n'y avait pas à l'époque un grand nombre de musiciens qui jouait les variétés, parce que la majorité des musiciens de Constantine jouait du maalouf, j'ai décidé de les alimenter par des musiciens de la ville de Batna qui étaient en grand nombre et de la ville Sétif... Les répétitions et les éprouvettes se faisaient à Batna et les enregistrements au studio de Constantine. À l'époque, tous les trois mois, on donnait un concert. Puis les gens d'Alger m'avaient chargé de l'émission Alhane Wa Chabab jusqu'à l'arrêt de l'émission”, se souvient Mahmoud Chérif le compositeur et le maestro. Ce fut une rencontre sublime, mais ce qui est dommage est que les musiciens de Batna vivent dans l'oubli et l'indifférence.