Comme commentaire en français sur le récit des Gens de la caverne, récit appartenant au patrimoine universel, il n'y a pas mieux que celui que le regretté Hamza Boubakeur a écrit dans son préambule. Il tenta d'y apporter tout l'éclairage. En langue arabe, l'interprétation de cheikh El-Bayoudh qui, également, excelle dans la langue amazighe, demeure une référence chez nous puisqu'il lui avait consacré tout un ouvrage. Personnellement, c'est sur ces deux ouvrages que j'avais beaucoup travaillé pour répéter exactement le coup réussi de l'ouvrage sur la lecture structurée de sourate Youssef, puis du scénario sur le feuilleton en 30 épisodes. De la même façon et avec le même réalisateur, Smaïl Yazid, en reconduisant à peu près la même équipe d'acteurs et de techniciens que le deuxième feuilleton pédagogique avait été produit avec succès et diffusé durant le Ramadhan 2005 et après dans les trois chaînes de télévision. Le livre de cheikh El-Bayoudh est l'un des rares à s'être intéressé dans le détail à cette sourate El-Kahf, l'une des plus vulgarisée dan le Coran, et surtout avec une méthodologie remarquable qui permet de la cerner de bout en bout. Il faut dire que j'avais découvert l'ouvrage avant l'homme. C'est ainsi que j'avais su la grandeur de cet homme qui avait tant donné à l'exégèse coranique chez nous parmi les auteurs récents. Toute sa vie durant, il avait œuvré pour une meilleure approche du texte coranique en donnant l'exemple. Pour beaucoup, sourate El-Kahf s'assimile à ce récit. La vérité est tout autre car elle renferme trois autres récits (le riche et le pauvre, Moïse et El-Khadir et Dhu El-Qarnaïne) et trois paraboles (la vie ici-bas, Adam, le Coran). La logique et le style prédominant sont propres à la narration. On a : A- l'introduction : Louanges à Dieu (01-08) B- les sept paraboles : 1- le récit des compagnons de la grotte avec des scènes sur le récit lui-même et sur l'après-récit en répondant aux interrogations posées sur le récit : (09-31) 2- le récit des deux hommes, l'un riche, l'autre pauvre : (32-44) 3- l'exemple de la vie et la vision sur l'Au-delà : (45-49) 4- le récit d'Adam sur la bonne conduite : (50-53) 5- le Coran et les paraboles en répondant à l'homme qui avait voulu remettre en cause la Révélation (Ibn El-Moughira et ses semblables) : (54-59) 6- le récit de Moïse avec : El-Khadr qui symbolise la recherche de la science : (60-82) 7- le récit de Dhu El-Qarnaïne et ses grandes découvertes et conquêtes à travers les quatre coins du globe, en symbolisant la force au service de la justice (83-101) C- Une conclusion sous forme de questionnement/réponse en résumant le message de cette sourate : guidée, science et adoration (102-110) Ainsi, le lecteur est submergé de scènes et de dialogues qui se succèdent à une cadence soutenue pour le conduire d'un monde à un autre tout aussi merveilleux à découvrir et à revivre. Sur le plan idées, le premier récit, le principal, peut être approché en une dizaine de scènes si l'on inclut l'introduction qui apporte un baume sur le cœur du Prophète (QSSSL) en lui annonçant la bonne nouvelle, celle qui apporte la réponse aux interrogations posées par les Koreïchites pour le défier et tenter de le ridiculiser. Ces derniers avaient voulu porter le combat sur un terrain, que, selon eux, le Prophète, (QSSSL) l'analphabète, ne maîtrisait pas. Celui des idées, de la connaissance, de l'histoire, de la philosophie, de la science et de la politique. Pour cela, ils avaient cherché aide et conseil chez certains penseurs et hommes de religion parmi les gens du Livre et les savants de l'époque. S'il était réellement envoyé de Dieu, il devrait répondre juste. Le Prophète était gêné avant que la révélation de la sourate n'apportât la réponse exacte sur tous les points soulevés, laissant perplexes ceux qui les avaient posés. Ainsi donc, grâce à la méthode, l'on a pu approcher autrement sourate El-Kahf en ayant une idée plus exhaustive et plus détaillée, permettant sa compréhension et son apprentissage, y compris dans les langues d'interprétation et dans le cas de cheikh El-Bayoudh, un grand communicateur, dans la langue du peuple, la langue amazighe avec facilitée et simplicité, sans complexe, en réussissant là où d'autres pourtant plus outillés n'ont pas fait autant. (À suivre) S. B. Email : repereç[email protected] Prochain article : Sourate El-Houdjourante, un exemple de communication du Coran médinois