N'était-ce la vigilance du vrai détenteur d'actes de propriété qui l'a dénoncé, l'escroc aurait fait d'autres victimes. L'escroc sévissait sur les hauteurs d'Alger où le foncier destiné à la construction est quasiment introuvable, sinon cédé à des sommes astronomiques. À chaque opération ou visite d'un lopin de terrain, le mis en cause prenait une caution de 100 à 150 000 DA pour tenir en haleine sa proie pressée de verser le reste pour acquérir un bien aussi cher que le foncier. C'est que les victimes ignorent la méthode de leur bourreau qui se faisait passer pour le propriétaire de biens et qui délivrait la paperasse en un laps de temps record. Mais, sa dernière tentative sera celle de trop ! En effet, profitant d'une connaissance à Douéra, il promettra à un ami de lui procurer un terrain de 150 mètres carrés à raison de 800 000 DA, alors que dans les environs, le mètre carré était cédé entre 150 et 200 000 DA ! Mais l'escroc a trouvé un autre palliatif : présenter ses acolytes en tant que propriétaires de biens pour accrocher ses victimes. Une fois arrivé chez un écrivain public à Oued El-Alleug, il déclare la somme de 250 000 DA comme étant le prix fixe du bien à vendre alors que le nouvel acquéreur débourse 15 000 DA de frais notariés. L'affaire conclue, la victime affiche un écriteau avec la mention “à vendre” et son numéro de téléphone. Le 9 août dernier, le vrai propriétaire arrive sur les lieux et découvre la chose. Il tombait des nues : son bien est mis en vente ! C'est alors qu'il contacte la personne concernée pour convenir d'un rendez-vous. Le jour J, la famille possesseur du terrain arrive sur les lieux munie de tous les documents. Convaincu qu'il venait d'être arnaqué, il décide d'accompagner ladite famille chez les gendarmes de Dekakna, à Douéra, pour déposer une plainte. La victime, elle aussi, remet tous les documents, dont les copies conformes des cartes d'identité nationale de l'escroc et de ses acolytes, et la copie de l'acte de vente. Lors de son arrestation, les enquêteurs saisiront également le permis de construction délivré par l'APC. Présenté devant le procureur de la République de Koléa, les deux mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt pour usurpation d'identité et escroquerie alors que l'écrivain public a été placé sous contrôle judiciaire. Il faut noter que cette affaire a semé une panique générale auprès des acquéreurs de foncier sur les hauteurs d'Alger où l'escroquerie est devenue monnaie courante. Cette affaire devra également lever plusieurs zones d'ombre de ce qui se trame au quotidien dans les agences immobilières qui pullulent dans cette région, avec notamment l'ouverture de l'autoroute Est-Ouest.