L'image d'une ville en liesse procurée par la célébration de la journée de l'Aïd s'est estompée au 2e jour de fête. Il faut dire que le 1er jour a été une occasion pour tous de partager des moments de joie et de convivialité marqués par la prière pour les adultes qui se sont rendus en procession aux différentes mosquées de la ville. En outre, les plus jeunes se sont parés de leurs plus beaux atours et ont paradé dans les rues ou accompagné leurs parents dans leurs déplacements et visites aux proches. La particularité de cette année est la sentence prononcée par les imams, rendant non recommandable la visite les cimetières pendant les premiers jours de l'Aïd. Mais les scènes de joie observées la veille ont vite été contredites par la réalité du quotidien puisque la ville avait, hier, un visage des plus tristounets. En effet, seuls les cafés et quelques rares commerces étaient ouverts à la clientèle en dépit des assurances données par les services concernés. Les permanences des boulangeries et des commerces de distribution de lait n'ont pas été respectées, rendant l'approvisionnement des foyers en ces produits de première nécessité des plus difficiles. Des chaînes interminables s'étaient formées dès le matin devant les boulangeries qui avaient assuré le service pendant quelques heures. D'habitude très grouillant de monde, le centre-ville était quasiment vide et les rideaux des commerces étaient baissés. Même le commerce informel qui pullulait tout au long de l'année, s'est mis de la partie et a fui ses endroits préférés comme pour montrer sa solidarité aux autres commerces réguliers. Certains citoyens n'ont pas retenu leur colère à l'égard de cette situation qui les empêche de pouvoir s'approvisionner normalement d'autant que nombre d'entre eux a déjà entamé le jeûne de chawal comme recommandé par le prophète (QSSSL).