Le Croissant-Rouge algérien, lui, a rouvert ses restaurants de la Rahma dans chaque chef-lieu de daïra avec plus de mille chorbas à servir par jour. C'est un air de déjà vu qui règne dans la ville du Vieux Rocher depuis mercredi dernier. Le mercure a subitement chuté et la mercuriale s'est mise à une folle ascension : une relation inversement proportionnelle comme pour garder un certain équilibre que les mortels n'arriveront jamais à saisir. Et comme chaque année, Constantine découvre qu'elle accueille une grande partie de la misère de ce peuple. Au même moment, responsables, associations et citoyens puisent dans les valeurs universelles de solidarité et d'entraide pour apaiser les souffrances des plus nécessiteux ou du moins ceux qui finissent par afficher publiquement leur pauvreté. À l'instar de tous les ramadhans qui nous ont rendu visite depuis la deuxième moitié des années 80, période qui coïncide avec l'entrée en vigueur des éternelles réformettes qu'on abandonne et qu'on remplace par d'autres au bout du chemin, les nécessiteux voient, encore une fois, leurs troupes grossir par l'arrivée de nouvelles recrues. Cette année, dans le cadre de la solidarité institutionnelle, l'on remarque à Constantine l'intrusion du secteur de l'éducation avec une vaste campagne de collecte des aides auprès des parents d'élèves. Une opération qui, en plus de ses apports en “plus-value solidarité”, est une véritable pédagogie de l'éducation civique. Le Croissant-Rouge algérien, lui, a rouvert ses restaurants de la Rahma dans chaque chef-lieu de daïra avec plus de mille chorbas à servir par jour et ce, grâce à l'aide, en numéraires et en denrées, des administrations locales, de la direction des prix et de la concurrence et des citoyens particuliers donneurs et bénévoles. Côté couffin, la wilaya a débloqué une somme de 15 millions de centimes qui ont financé 5 000 paniers de 3 000 dinars chacun. Les communes, elles, ont distribué presque le même nombre de couffins pour une valeur de 11 500 000 dinars. Ainsi, selon un premier calcul, ce sont près de 10 000 couffins qui ont été distribués pour une valeur de 26 500 000 dinars, à travers toute la wilaya de Constantine. Afin de contrôler ces actions sociales en ce mois “de forte religiosité”, c'est le wali de Constantine en personne qui a chapeauté l'opération. En effet, tous les ingrédients d'une exploitation populiste par des extrémistes de la misère et du désarroi des populations sont réunis et l'expérience du début des années 90 hantent toujours les esprits. M. K.