“À chaque fois que les luttes de clans s'exacerbent au sommet de l'Etat, la Kabylie est désignée pour rallumer le brasier et faire diversion.” C'est en ces termes que le bureau régional du RCD a réagi suite à l'action de protestation organisée vendredi par la population de Larbâa Nath Irathen à l'effet d'exprimer son ras-le-bol suite à l'interminable série d'agressions enregistrées sur l'axe routier Oued Aïssi-Larbâa Nath Irathen et aussi au niveau de la nouvelle gare intermédiaire de Oued Aïssi dont la gestion n'a encore une fois fait que mettre à nu toute la politique de bricolage des autorités de wilaya. Pour le parti de Saïd Sadi, il est clair qu'après l'échec de la provocation militaire orchestrée contre la population de la localité d'Azazga et les lâches attentats terroristes qui ont ciblé les citoyens de Mâatkas, les tenants du chaos en Kabylie viennent de passer à une autre étape de leur plan diabolique de déstabilisation de la région. Dans sa déclaration rendue publique suite à la fermeture de la RN15 menant de Tizi Ouzou à Larbâa Nath Irathen, le RCD explique qu'en effet la population de cette région vit une situation explosive et dangereuse découlant de la manipulation et de la structuration de la délinquance, orientée cette fois-ci vers les appartenances ethniques des populations résidant dans ces communes. “Sinon, comment expliquer que des groupes de délinquants notoirement connus et identifiés et surtout plusieurs fois signalés aux forces de sécurité continuent de semer la terreur en toute impunité ?” s'interroge le RCD, avant de lancer un appel à la vigilance et à la sagesse pour déjouer une nouvelle fois ce qu'il qualifie de “manœuvres criminelles”. “Se mobiliser pour se protéger de la violence ne doit pas amener à une dérive de conflit ethnique qui est l'objectif recherché par le pouvoir dont l'antikabylisme constitue une constante”, est-il noté dans la même déclaration à travers laquelle le RCD qui invite à méditer les évènements de Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa. Il est à noter qu'une délégation représentant les villages de la région de Larbâa Nath Irathen a été constituée vendredi dernier avec pour objectif de rencontrer le premier magistrat de la wilaya et lui demander de prendre les mesures de sécurité qui s'imposent à l'effet de rétablir la sécurité dans la région et éviter tout débordement. En effet, la situation sécuritaire sur l'axe routier de Larbâa Nath Irathen est devenue invivable pour les habitants qui font constamment l'objet d'agressions, et ce, sans pour autant que les services de sécurité n'interviennent. C'est aussi à la nouvelle gare de Oued Aïssi que la sécurité s'avère une nécessité après les multiples agressions enregistrées dans l'enceinte même de ce “désert multimodal”, comme le nomment les usagers. Il est à rappeler, à ce sujet, qu'à la mise en service de cet espace de tracas pour le citoyen, le directeur des transports avait promis la mise en place d'un dispositif de sécurité qui veillera sur la sécurité des usagers. Un mensonge auquel personne n'y croit près de deux mois après son ouverture. Il est à rappeler, également, que dans le cadre du renforcement du maillage sécuritaire promis par les autorités, un choix de terrain a été effectué, en 2007, par l'APC d'Irdjen pour abriter une infrastructure de sécurité à Oued Aïssi, mais 4 ans après, faute de présence sécuritaire, Oued Aïssi demeure toujours une zone de non-droit, un véritable coupe-gorge.