Au lendemain de l'ouverture de la session parlementaire d'automne, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) tire à nouveau sur l'institution présidée par Abdelaziz Ziari à qui il conteste toute légitimité pour débattre des textes qui engagent l'avenir du pays. “Le parlement est encore une fois convoqué, en cette rentrée, pour légitimer des situations de non-droit et valider des voies de fait imposées par un Exécutif aux abois et irresponsable. Issue de la fraude électorale, l'assemblée nationale s'apprête à consommer sa servilité en validant les replâtrages proposés dans des projets de loi en décalage avec les aspirations citoyennes”, dénonce le groupe parlementaire du RCD, dans un communiqué rendu public hier. Pour le parti de Saïd Sadi, le débat sur les réformes ne peut être confié à “des députés qui ont décidé de renoncer à leur mission de représentation nationale pour s'employer à un affairisme de bazar”. “Les projets de loi sur le code de wilaya, code électoral, code de l'information et les partis politiques que s'apprête à digérer l'APN témoignent de l'isolement politique et moral d'un parlement qui est l'un des derniers débris d'un système condamné par l'Histoire”, estime-t-il non sans souligner : “Au moment où les élites libyennes ont rejoint leur peuple et réussi l'exploit de faire tomber la dictature de Kadhafi et que la rue algérienne a repris son ébullition à travers des mouvements de protestation, les parlementaires du régime continuent à se terrer dans un mutisme coupable et indigne.” Dans la foulée de la contestation connue par le pays début janvier, le RCD a décidé de suspendre ses activités au sein d'une institution qui s'est murée dans un silence pendant que la jeunesse algérienne criait dans la rue sa colère et les immolations rythmaient l'actualité algérienne. “Depuis le début de l'année, face à la multiplication des contestations politiques et sociales et l'absence de toute réponse des pouvoirs publics, le RCD a décidé de suspendre ses activités au sein du parlement suite, notamment, au refus de transmettre et de donner suite à toutes les interpellations de ses parlementaires. Les différentes questions des élus du RCD touchant aux violations des lois, à la régression du pouvoir d'achat des Algériens, à la corruption, aux placements occultes à l'étranger, aux violations des libertés, à la répression de la jeunesse… sont à ce jour restées sans réponses, confirmant le rôle de chambre d'enregistrement dévolu à l'institution parlementaire par le pouvoir exécutif”, rappelle le groupe parlementaire du RCD, avant de conclure : “Les parlementaires du RCD continuent à assumer leur mission sur le terrain de façon résolue et libre aux côtés de celles et de ceux qui luttent quotidiennement pour l'avènement d'un changement démocratique.”