Pourquoi feint-on d'ignorer les problèmes qui caractérisent le transport urbain, dont les causes sont la circulation d'un grand nombre de bus vétustes qui encombrent les stations et les voies, et polluent l'atmosphère avec leur gaz d'échappement ? La ville de Médéa est parmi les villes où le parc de transport de voyageurs est des plus obsolètes, comptant des dizaines de véhicules ayant plus de vingt ans d'âge. Certains de ces véhicules sont tellement déglingués que des pièces de leurs supports sont visibles à travers leurs parquets couverts de petites tôles pour empêcher amortisseurs et engrenages de sortir de leur emplacement, ou de happer les vêtements des usagers. Outre l'inconfort des véhicules et parfois le manque de barres pour s'accrocher, les propriétaires qui ne sont soumis à aucun contrôle, poussent l'outrecuidance jusqu'à surcharger les véhicules au-delà du nombre autorisé, au grand dam des usagers soumis à leur diktat. Ce sont souvent des images semblables à celles que l'on voit dans des pays sous-développés comme par exemple l'Inde et l'Egypte où les véhicules sont constamment bondés. Des usagers iront jusqu'à comparer les mastodontes de transport au bateau Le Titanic compte tenu de leur capacité, et à des poulaillers eu égard à leur remplissage et à leur inconfort. A chaque départ de la station centrale Tahtouh, les usagers sont obligés de maugréer pour montrer leur colère, mais sans résultat. Les propriétaires imperturbables, sans ouïe, n'ont d'yeux que pour le volume de leur sacoche. D'ailleurs, certains transporteurs urbains ont poussé encore plus loin leur arrogance en décidant de ne pas donner de tickets pendant le mois de Ramadhan et les jours fériés. Le travail de receveur est souvent confié à des jeunes qui font la collecte en claquant la monnaie pour signifier à l'usager de payer le service. À cela s'ajoutent les temps d'arrêt aux stations intermédiaires qui s'étirent à n'en pas finir jusqu'à devenir des terminus. Sans gêne, certains receveurs descendent même de la machine et attendront la durée qu'ils veulent avant d'ordonner au chauffeur de partir. Cette situation rend sans effet les déclarations tonitruantes des responsables du secteur qui évoquent la création de nouveaux modes de transport dont un téléphérique et probablement d'un tramway et d'une gare intermodale. Car, ce qui importe pour l'usager, est que soit trouvée une solution aux problèmes qu'il endure chaque jour que Dieu fait en empruntant le transport pour rejoindre son travail. Il ne veut pas s'accrocher à des projets inscrits sur le long terme et dont la réalisation pourrait durer plusieurs autres années. Pourquoi feint-on d'ignorer les problèmes qui caractérisent le transport urbain, dont les causes sont la circulation d'un grand nombre de bus vétustes qui encombrent les stations et les voies, et polluent l'atmosphère avec leur gaz d'échappement. L'on se pose la question sur les raisons qui empêchent la création d'une entreprise publique de transport urbain à l'instar des wilayas limitrophes dont les entités possèdent un parc flambant neuf à côté d'un parc privé de véhicules de transport urbain de voyageurs. Si personne n'ignore les intérêts susceptibles d'être remis en cause en cas de création d'une entreprise publique, il n'en demeure pas moins que les grands gagnants seront, dans ce cas de figure, les exploitants honnêtes et les citoyens qui auront la possibilité de voyager dans des conditions plus confortables et dans le respect des horaires de départ.