Les difficultés de gestion du secteur ont été occultées. Lors de la réunion restreinte d'évaluation consacrée au secteur de l'enseignement supérieur dans le cadre des auditions annuelles que dirige le Président de la République sur les activités des différents départements ministériels, une communication portant sur le bilan de l'année universitaire 2010-2011 ainsi que les actions projetées au titre de l'année universitaire 2011-2012 a été donnée par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Haraoubia. Il en ressort que la capacité pédagogique du secteur a permis d'accueillir 1.250.310 étudiants. La capacité d'hébergement est de 516.220 lits. Pour la rentrée universitaire 2011-2012, la capacité d'accueil globale est portée à 1.404.700 places pédagogiques et 601.220 lits. L'effectif global des enseignants est de 40.137 dont 7.916 de rang magistral (professeurs et maîtres de conférence classe A). Le taux d'encadrement national est évalué à un enseignant pour 28 étudiants. Le rapport met en exergue la généralisation du système LMD, durant l'année 2010-2011, à l'ensemble des universités et centres universitaires dans toutes les filières, à l'exception de celles de médecine, pharmacie, chirurgie dentaire et sciences vétérinaires. Il souligne, par ailleurs, que l'effort de rapprochement du secteur de l'enseignement supérieur avec le secteur socioéconomique se poursuivra par l'ouverture de licences et de masters à finalité professionnelle directement orientés vers les besoins du secteur économique, précisant qu'un total de 354 licences et 126 masters professionnalisants ont été habilités. Concernant les formations éligibles à l'excellence, l'exposé note que les établissements “continuent à être encouragés pour se hisser vers les standards internationaux”, ajoutant que 17 nouvelles filières ont été ouvertes au titre de l'année universitaire 2010-2011, portant leur nombre à 30. De son côté, la ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, Souad Bendjaballah, a présenté un bilan fort riche en réalisations et en résolutions. La représentante du gouvernement a rappelé la mise en place d'un cadre juridique devant inciter les chercheurs à travailler davantage dans le domaine et à s'y investir pleinement. Ajouter à cela l'ouverture de quatre agences thématiques en biotechnologie et sciences agroalimentaires à Constantine, sciences sociales et humaines à Blida, sciences de la nature et sciences de la vie à Béjaïa, et sciences et technologie à Alger. Parmi les décisions pour l'encouragement de la recherche scientifique en Algérie, la ministre a cité “le réaménagement du statut-type du centre de recherche et l'élaboration d'un statut-type des services communs et du centre de l'innovation et du transfert technologique”, “les dispositifs relatifs à la contractualisation de l'activité de recherche et aux conditions d'exercice des chercheurs à temps partiel”, “la révision de la réglementation relative à la formation doctorale, la post-graduation spécialisée et l'habilitation universitaire pour organiser la progression dans la carrière de chercheur ainsi que le statut du doctorant”. En matière d'équipements et d'infrastructures, Mme Bendjaballah a fait état de la réception du système national de documentation en ligne, de 260 laboratoires de recherche et du lancement des travaux de réalisation de 25 centres de recherche, 17 plates-formes technologiques, 31 plateaux techniques et de 5 incubateurs. Les communiqués officiels rendus publics à l'issue de ces deux auditions occultent les difficultés de gestion de l'université et n'évoquent pas la nécessité d'une véritable réforme du système universitaire.