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un binôme antinomique ?
Enseignement de masse et production d'élites :
Publié dans Liberté le 07 - 09 - 2011

En cette rentrée scolaire et universitaire 2011-2012, de quelque point de vue que l'on analyse les secteurs de l'éducation, tout le monde s'accorde à relever la faiblesse du niveau général des étudiants à l'entrée et à la sortie du cycle universitaire. Hamzaoui Abdelkrim, membre de la coordination nationale des étudiants, va même jusqu'à dire que “le niveau des étudiants est en constante dégradation”.
Mais affirmer, comme le font certains, que c'est la faiblesse du niveau des cohortes de bacheliers qui en est la cause principale, sinon unique, ne me parait pas rendre compte de la complexité et de la récurrence du phénomène au sein du milieu universitaire lui-même. Faire croire cela c'est tout simplement botter en touche.
En réalité l'Université algérienne est en crise depuis des décennies et les différentes réformes n'ont pas produit à ce jour les effets attendus. J'ai lu certaines analyses qui datent cette crise dans les années 80 avec la remise en cause da réforme Benyahia de la décennie précédente et le renvoi de la plupart des enseignants universitaires étrangers. C'est possible. Cependant soutenir en même temps que c'est l'accord d'association avec l'Union européenne (UE) qui a imposé une orientation néo libérale par la mise en place du système licence, master, doctorat (LMD) me parait inexact. Sortons donc de l'idéologie pour tenter de poser convenablement la problématique.
A l'instar de certains modèles de production inefficaces, l'Université algérienne a connu et connaît un développement extensif mais non intensif. Aussi il faut admettre que les résultats sont encore insuffisants du point de vue qualitatif à la fois pour le marché du travail et pour la reproduction des élites en général et celles de l'encadrement universitaire en particulier.
Le dernier classement international des universités (http://webometrics.info/top100continent) illustre cette situation Il donne en plus un certain nombre d'enseignements intéressants pour nous algériens en terme d'analyse comparative. Contentons nous de nous en tenir simplement au classement des universités arabes car nous sommes encore très loin des niveaux internationaux. Les cinq premières universités arabes sont séoudiennes. Un seul motif de satisfaction : la première université maghrébine est algérienne (Université Mentouri de Constantine 23ème sur 100). Mais elle est derrière l'"University of Khartoum" du Soudan et se classe 2142ème seulement au plan mondial. Dans le top 100 des universités arabes nous n'avons que neuf universités algériennes classées.
En vérité ce mauvais classement n'aurait pas dû nous surprendre. Je montrerai pourquoi à partir de l'évolution de certains indicateurs courants de la performance universitaire sur une décennie entre 2002 et 2011. Pourquoi ces deux repères temporels ? Pour deux raisons : la première est que c'est la période maximale pour obtenir le plus haut diplôme universitaire (doctorat). La seconde est la disponibilité des données. Les chiffres du premier repère sont repris du rapport du CNES de décembre 2004 intitulé “l'économie de la connaissance, facteur clé du développement : quelle stratégie pour l'Algérie ?” Ceux relatifs à l'année 2011et les prévisions pour 2012 sont ceux donnés par le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique au cours de la réunion d'évaluation d'août 2011 du président de la République.
Les effectifs des étudiants de l'année universitaire 2002-2003 étaient de 616 270 dont 26 280 en post graduation. Le taux d'encadrement en 2002 était d'un enseignant pour 28,4 étudiants.
Il y a eu 12 503 10 étudiants ayant suivi le cycle de l'année universitaire 2010-2011, c'est-à-dire le double des effectifs de 2002 mais le taux d'encadrement est resté le même (un enseignant pour 28 étudiants en 2011).
Dix ans après, nous nous retrouvons au même point en matière d'encadrement pédagogique et scientifique, nonobstant les efforts notamment financiers et d'infrastructures. Enfin j'observe que cette tendance se maintiendra pour l'année universitaire 2011-2012 avec 1 404 700 places pédagogiques prévues et 601 220 lits en capacités d'hébergement.
Cela, sachant par ailleurs que le taux de réussite au baccalauréat, qui a atteint en 2011 un record avec 62,45%, contribuera à maintenir cette pression d'absorption quantitative de masse sur l'Université.
Mais il faut bien admettre qu'en plus de ces difficultés pédagogiques et scientifiques récurrentes, s'est ajouté pendant une longue période un mauvais climat socio professionnel au sein de l'Université. Ce n'est que cette année que la question des salaires et primes du corps enseignant universitaire a trouvé une solution honorable après un long bras de fer dont tout le monde connaît les conséquences négatives. En contrepartie, il est attendu que ces niveaux acceptables de salaires et de primes versés aux enseignants universitaires produisent un double effet. Permettre d'une part de rendre compétitive et attractive la carrière universitaire et focaliser d'autre part l'énergie de ces derniers sur la recherche et l'encadrement des étudiants en post graduation Il reste enfin que les étudiants maintiennent quant à eux leurs revendications par le canal de leur coordination nationale. Cette dernière remet toujours en cause le système LMD.
Il me semble, pour conclure, qu'une concertation sérieuse avec les pouvoirs publics permettrait sûrement de trouver un terrain d'entente car les étudiants remettent moins en cause le principe, les finalités et l'architecture du système LMD que l'insuffisance des ressources humaines et matérielles affectées pour réussir une telle mutation. Avec en plus la mise en place annoncée d'un système national d'assurance de qualité en matière d'enseignement supérieur, on peut espérer gagner quelques places dans les prochains classements internationaux. Mais rien n'est encore fait.


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