Défaillances n Les nouveaux bacheliers sont désorientés, les anciens étudiants mécontents et la coordination entre les aspects pédagogiques et social est loin d'être acquise… «La rentrée officielle pour l'année universitaire 2006-2007 a été fixée pour le 2 septembre. Ceux qui n'ont pas passé les examens de fin d'année de l'exercice 2005-2006 ont rejoint les Facultés concernées et les campus depuis le 27 août et les épreuves de rattrapage dans les autres départements ont été achevées, mais la date de la rentrée de la nouvelle année diffère d'une faculté à une autre», nous a affirmé, hier, Djamel Benhamouda, chargé de la communication au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Certains instituts ont, a-t-il ajouté, fixé le début des études à samedi prochain à l'exemple de celui des sciences politiques et sciences de l'information et de la communication et la faculté des sciences économiques de Dély Ibrahim. L'entame des cours se fera, donc, graduellement. Cette situation «anarchique» prend des centaines d'étudiants en otage puisqu'ils ne sont pas informés de la date du début de la nouvelle année, notamment ceux des régions de l'intérieur et du sud du pays. «Je suis venu pour les démarches administratives et je me suis retrouvé dans l'obligation d'attendre l'affichage concernant la nouvelle année. Je suis à Alger depuis dix jours et ce n'est qu'hier que l'administration nous a signalé que les cours débuteront le 25 septembre», atteste Abdelkader, étudiant à l'Institut d'interprétariat, originaire de Djelfa. Ce qui pénalise davantage notre interlocuteur, c'est l'absence de restauration au niveau des résidences universitaires. Pourtant, M. Benhamouda nous a affirmé que tous les services relevant des œuvres universitaires sont en activité depuis le début du mois en cours ! «Je vous défie de venir avec moi et nous allons déjeuner dans n'importe quelle cité universitaire», a-t-il souligné en substance. Les responsables de ce secteur sont-ils à ce point loin de la réalité ? Une tournée dans les cités universitaires de Ben Aknoun (filles et garçons), Hydra II (filles), Hydra-Centre (garçons) et la résidence des jeunes filles de Dély-Ibrahim nous a permis de constater que les restaurants sont toujours fermés et les étudiants concernés par les examens de rattrapage sont contraints de recourir au système des cotisations pour se nourrir. «Comment peut-on préparer nos examens dans ces conditions humiliantes ? La tutelle reconnaît les épreuves de rattrapage comme une ultime chance, mais aucun effort n'est fait pour nous permettre justement de saisir cette chance», déplore Kahina, étudiante en philosophie et résidant à Dely-Ibrahim. Son amie Nadia s'interroge : «Y a-t-il deux tutelles à l'université, l'Office national des œuvres universitaires et le ministère ? Qui est responsable de cette anarchie ?» Les nouveaux bacheliers sont, pour leur part, dans l'incertitude et l'expectative. Certains se déplacent presque quotidiennement à l'université pour s'informer, alors que d'autres, les filles habitant loin de la capitale notamment, comptent sur le concours de leurs parents, amis ou proches. Le moins que l'on puisse dire c'est que cette année universitaire démarre mal.