C'est aujourd'hui que la commission juridique de l'Assemblée populaire nationale (APN) se réunit pour l'examen des projets de loi relatifs au code de wilaya, à la loi électorale, aux quotas des femmes et à l'incompatibilité du mandat parlementaire. Compte tenu de la configuration actuelle de l'Assemblée nationale dominée par les députés de l'Alliance présidentielle (elle détient 249 sièges sur un total de 389 députés), on peut présager d'ores et déjà sur le sort qui sera réservé aux projets de loi programmés lors de cette session. Interrogés hier sur les avant-projets concernant le quota des femmes et l'incompatibilité parlementaire, les partis de l'Alliance présidentielle ont exprimé des positions qui renseignent clairement sur leur attitude par rapport à ces textes le jour de leur adoption : c'est ainsi que le Front de libération nationale (FLN) par la voix de son chargé de communication, Kassa Aïssi, se positionne favorablement par rapport aux quotas des femmes. “Cela entre dans le cadre de nos propositions”, note-t-il avant de préciser : “Le problème qui se pose reste au niveau de la mise en œuvre de ce projet car, dit-il, la question ne pose aucun problème au niveau de l'Assemblée populaire nationale ainsi qu'au niveau des Assemblées populaires de wilaya (APW). Mais au niveau des Assemblées populaires communales (APC), nous sommes en train de mener une étude sur les villes où le quota des 30% pourra être appliqué et sur celles où on n'arrivera pas à trouver le personnel féminin nécessaire.” Pour les communes où il sera difficile d'appliquer les 30%, cette formation politique qui détient 136 députés réfléchit “à une fourchette entre 20 et 30% ou élargir le taux de 20 000 habitants à 35 000 habitants”, dit-il, tout en précisant que “nous sommes en train de faire des études de faisabilité et des simulations pour voir comment mettre en œuvre les dispositions de ces projets”. Côté Mouvement de la société pour la paix (MSP), son responsable de la communication, M. Djemaâ estime que “sur le principe, on est pour que la femme soit représentée au niveau des institutions”. Pour cette formation détenant 52 députés à l'APN, “le quota pour les femmes ne nous pose pas problème au niveau national et au niveau des Assemblées populaires de wilaya sauf au niveau local”, note M. Djemaâ, avant de préciser qu'“on ne veut pas favoriser le nombre au détriment de la qualité”. Et de noter : “Nous ne voulons pas de précipitation, on opte pour une proportion de 10% au tout début pour atteindre graduellement les 30%”. Idem chez le Rassemblement national démocratique (RND). Miloud Chorfi, le chargé de communication de ce parti, qui détient 61 députés à l'APN, note qu“au RND, notre position est claire, nous soutenons ces projets de loi qui entrent dans le cadre des grandes réformes politiques. On ne peut pas se positionner contre des projets de loi qui reflètent nos positions ainsi que nos propositions en la matière.” Le OK des partis sur l'incompatibilité du mandat parlementaire Interrogé à ce propos, Kassa Aïssi note que “nous sommes d'accord sur le projet de loi sur l'incompatibilité du mandat parlementaire mais on privilégie les activités à caractère scientifique car on ne peut pas dire à un chirurgien de la santé publique par exemple de ne pas pratiquer ses interventions où à un professeur universitaire de ne pas faire son travail scientifique”. Côté MSP, M. Djemaâ explique que “l'incompatibilité ne nous pose pas problème. On veut mettre un terme à la connexion entre le monde des affaires et le mandat de parlementaire”. Même topo pour le RND qui approuve le projet de loi en question.