La balle est maintenant dans le camp des élus du Parlement qui devraient finir, pour la plupart, leur mandat dans la dignité et tirer un baroud d'honneur pour les générations à venir, même si elles n'attendent rien d'eux. Comme il tenait à être dans les délais de la promesse donnée à engager des réformes politiques, le conseil des ministres, qui a endossé plusieurs projets de loi, a planché deux jours durant. Evénement rare, s'il en faut, habitués à ces longues absences de cette réunion primordiale dans la vie d'un pays où généralement sa périodicité est hebdomadaire, en temps normal. Les avant-projets “à l'état brut” distillés à la presse avant les parlementaires des deux chambres sont devenus méconnaissables, arrivés sur le bureau du Président, avant adoption finale. Faut-il voir la touche de Bouteflika qui veut se montrer magnanime et ouvert, contrairement à son gouvernement qui avait tout fait pour marquer et laisser son empreinte sur les textes. Qui aurait dit que le président allait consentir l'ouverture de l'audiovisuel ? Il ne cessait de répéter que le peuple n'était pas encore prêt et que pour le moment, il restait le rédacteur en chef… des médias lourds. Ce revirement soudain est-il dû à ce qui se passe dans le monde arabe en ébullition, à une feuille de route pour perdurer ou pour ne pas être le dernier de la classe, en matière de liberté. Quoique tout reste relatif concernant l'audiovisuel puisqu'il faut attendre “une loi spécifique qui viendra compléter la régulation dans ce domaine”. Mais viendra-t-elle avant que les nouveaux supports de la communication du type facebook ne relèguent aux rébus la télé classique et l'unique. Il y a lieu de reconnaître dans ces lois adoptées cette volonté politique à les habiller par un caractère “démocratique et républicain”, notamment la loi sur les partis politiques où la résurgence d'idées à l'origine de la tragédie nationale fait son petit bonhomme de chemin, de manière insidieuse et hypocrite. La balle est maintenant dans le camp des élus du parlement qui devraient finir, pour la plupart, leur mandat dans la dignité et tirer un baroud d'honneur pour les générations à venir, même si elles n'attendent rien d'eux. Reste maintenant à attendre la suite des réformes profondes considérant celles-ci comme les premières d'une série à venir dont la plus importante, l'alternance au pouvoir, la limitation du mandat présidentiel et l'ouverture de l'autoroute vers la démocratie pour un peuple qui n'en fait que baver même si on le gave avec des augmentations sur une richesse qui devrait revenir à ses descendants. O. A. [email protected]