Résumé : Dans la conversation jaillie la lumière. Hakima a pu régler son problème d'hébergement à la cité U grâce à une connaissance de son employeur. Ce dernier est heureux de constater que Dalila s'attache à elle… Un bonheur qu'il a attendu de longues années. Au moment de partir, l'enfant s'accroche aux pans de sa nouvelle amie. 28eme partie Les yeux bridés de l'enfant se plissèrent et deux longues larmes mouillèrent ses joues. - Oh ! ne pleure pas mon ange… Aller viens… Montre-moi donc ta chambre. - Au fond du couloir, à gauche, lance Malek d'une voix étranglée. Hakima n'eut pas du tout besoin de chercher car l'enfant l'y conduisit. Elle ouvrit la porte et se retrouva dans le sanctuaire de Walt Disney. La chambre était une merveille de décoration. Tout de rose recouverte, elle était une véritable caverne d'Ali Baba… Des jouets coûteux traînaient çà et là, des cahiers de coloriages, des crayons de couleur, des livres pour enfants… - Ta chambre est très jolie Dalila… L'enfant la tire par le bras : - Takima… - Heu… Hakima… Essaye de prononcer mon nom. - Takima… répète l'enfant tout en continuant à la tirer par le bras. Elle l'entraîne devant la bibliothèque qui faisait le coin et tendit son index vers le haut des étagères : - “Parbie”… Hakima comprit : - La Barbie… Tu veux ta Barbie ? Elle prend la grande poupée aux longs cheveux blonds et la tendit à la fillette. Mais cette dernière la lui rendit : - Quoi ? Tu veux me l'offrir ma chérie. Oh, comme tu es gentille ! Elle s'abaisse et dépose une bise sur la joue de l'enfant : - Nous allons conclure un marché… Je vais laisser la poupée chez-toi et tu vas me la gardera… Lorsque je reviendrais nous allons jouer ensemble avec… La fillette parut satisfaite et s'allonge de tout son long sur son lit. Elle regarde Hakima et cette dernière vint la border. L'enfant ne tarda pas alors à fermer les yeux et à s'endormir. Hakima se lève et ressortie de la chambre sur la pointe des pieds. Dans le couloir, elle rencontre Sofiane, qui recule d'un pas à sa vue : - Alors jeune prodige, on a peur d'une sœur aînée ? - Je n'ai pas de sœur aînée, je suis l'aîné de la famille et le deuxième homme après mon père dans cette maison. - Hum… Quel vaniteux tu fais ! Le jeune garçon rougit jusqu'à la racine des cheveux. Puis lance d'une voix rageuse : - Mais vous vous prenez pour qui donc ? Vous n'êtes ni ma sœur ni ma mère, pour me faire de telles remarques. - Je suis certaines que ta mère n'a même pas le temps de te parler… Le problème qui se pose chez toi Sofiane, c'est que tu veux être un homme tout de suite et… - Mais je suis déjà un homme… Dois-je encore te répéter qu'après mon père c'est… - ça va j'ai appris la phrase, tu es l'homme de la maison…. Heu… À ma prochaine visite, je te ferai découvrir comment être un homme, il y a un beau poème d'Edward Kipling qui le décrit si bien, qu'on a l'impression que tous les hommes sur cette terre ne sont rien que des mâles. - Gardez ces “foutaises” pour vous… Moi je n'ai ni l'âge ni le temps de lire des poèmes, et encore moins de les comprendre. Hakima s'approche de Sofiane, et ce dernier recule encore : - Ne me touchez surtout pas. Je viens de prendre ma douche. - Je n'ai pas la lèpre, tu sais Sofiane ! - Hein ? C'est quoi la lèpre ? - Ah ! Ah ! Ah !… À ce que je viens te comprendre dans cet entretien tu connais tout, tu sais tout faire, et personne n'a plus rien à t'apprendre. Comment cela fait-il que tu ne connais pas la lèpre ? - Heu… C'est un mal… ? - Une dangereuse et très contagieuse maladie. Tu as tout de même deviné que c'est un mal… (Elle soupire ) Tu es un garçon très intelligent Sofiane… Et… Je crois deviner les raisons de tes mauvais résultats à l'école… Le garçon la contemple un moment en silence. Il était grand, et la dépassait d'une bonne tête. Mais son air de jeune premier renseignait largement sur son âge et son immaturité. - Tu as quel âge… demande-t-il à Hakima en se permettant de la tutoyer. Hakima sourit : - Une bonne question enfin… J'ai quatre année de plus que toi. - Et tu veux faire mon éducation ? - Hum… Arrogant en plus… Je ne veux pas faire ton éducation, tu es déjà un homme accompli n'est-ce pas ?... (À suivre) Y. H.